En 2017, le volume d’alcool consommé est en moyenne de 11,7 litres par habitant de 15 ans et plus. Plus de 23 % des Français de 18 à 75 ans dépassent les limites de consommation. 87 % de la population affirme également avoir bu de l’alcool au moins une fois par an. Découvrez dans cet article tous les effets de l’alcool sur notre santé.
La consommation d’alcool en France
Une analyse régionale en France montre que le taux de consommation quotidienne varie entre 7,1 % à 12,6 %. La moyenne nationale est donc de 10 %. L’Occitanie (12,6 %), la Nouvelle-Aquitaine (12,3 %) et les Hauts-de-France (11,5 %) sont les trois régions françaises qui enregistrent le plus grand nombre de consommateurs d’alcool au quotidien. Ensuite viennent les autres régions telles que :
- Le Pays-de-la-Loire (8,1 %),
- La Normandie (7,9 %),
- L’Ile-de-France (7,1 %),
- La Martinique (7 %),
- La Guadeloupe (6,9 %),
- La Réunion (5,8 %),
- La Guyane (5,2 %).
Pour la consommation hebdomadaire d’alcool, 32,5 % de la population âgée de 18 à 30 ans résidant en France métropolitaine (entre 23,2 % et 43,5 %, selon la localité) est concernée.
En outre, de nombreux Français sont dans les API mensuelles (Alcoolisations Ponctuelles Importantes), avec 6 verres ou plus en une seule occasion. Le taux de consommation varie aussi selon la région, mais la Bretagne (20,5 %) est en tête du classement. L’Ile-de-France (13,9 %) affiche encore une prévalence de consommation moins élevée. On obtient de ce fait une moyenne nationale de 16,2 %.
En ce qui concerne le type d’alcool consommé, cela dépend de la région. On constate que le Nord et l’Est de la métropole préfèrent la bière tandis que dans le Sud, ils optent plus pour du vin. Dans l’Ouest, les alcools forts sont plus appréciés.
Des repères de consommation d’alcool
Selon l’OMS, l’alcool tue chaque année plus de 3 millions de personnes dans le monde. Et rien que dans l’Hexagone, il figure parmi les principales causes de mortalité évitable (3ème cause après le tabac et la pollution atmosphérique). En effet, 41 000 décès par an, dont 30 000 hommes et 11 000 femmes, sont assignables à sa consommation.
Afin de limiter ses effets, de réduire la morbidité et la mortalité liées à cela, Santé Publique France a mis en place différents plans d’action spécifiques pour différents publics. Cela concerne les hommes, les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les femmes enceintes… Il s’agit des programmes de surveillance de la consommation d’alcool et notamment de prévention des addictions ou de la consommation excessive.
Et afin de permettre aux Français de consommer de l’alcool à moindre risque, Santé Publique France et l’Institut National du Cancer proposent des nouveaux repères de consommation. En effet, il est conseillé de :
- Boire au maximum deux verres standard par jour ;
- Boire au maximum 10 verres par semaine ;
- S’en priver au moins un jour par semaine.
Rappelons que, tout comme les enfants, les femmes enceintes ne doivent en aucun cas boire des boissons alcoolisées. « Zéro alcool pendant la grossesse ! »
L’alcool, ses réels effets sur la santé
Certaines études ont révélé que prendre un à deux verres de vin à chaque repas peut être bénéfique pour la santé et pour le cœur. En 2012, une étude publiée dans la revue médicale de la société Européenne de Cardiologie, European Heart Journal a même précisé que la consommation modérée d’alcool peut limiter jusqu’à 40 % le risque d’arrêt cardiaque après un infarctus.
De même, d’autres chercheurs ont affirmé que l’alcool protège partiellement des maladies coronariennes pour les personnes âgées de 40 ans et plus. Mais attention, la dose recommandée doit être respectée. Dans tous les cas, il est essentiel de prendre conscience que boire de l’alcool, peu importe la quantité, peut toujours provoquer des dégâts importants sur la santé.
Comment l’alcool est-il absorbé dans l’organisme ?
Lorsqu’on consomme une boisson alcoolisé, quel qu’en soit le type (bière, vin, spiritueux ou apéritif), l’alcool se répand rapidement dans l’ensemble de l’organisme. En effet, sa molécule toxique (l’éthanol) traverse les parois de l’estomac et l’intestin grêle.
Il passe directement dans le sang sans être modifié après quelques minutes. Ensuite, il se propage facilement dans tous les organes du corps, notamment le foie, le cœur et le cerveau. Quand l’alcool monte à la tête, ses effets commencent à se faire sentir avec le ralentissement et la perturbation de l’activité des cellules nerveuses.
Selon le taux d’alcoolémie dans le sang, le consommateur peut se retrouver en état d’ivresse et commencer à avoir des troubles :
- De réflexe,
- D’équilibre,
- De la mémoire,
- De la vigilance,
- De la vision…
Son état peut s’aggraver et il peut tomber dans le coma éthylique profond. Dans ce cas, sa température corporelle et sa fréquence respiratoire diminuent. Sa tension artérielle baisse. Une hospitalisation en urgence s’impose.
Que se passe-t-il si on boit régulièrement et abusivement de l’alcool ?
Comme nous le savons tous, les risques et conséquences associés à la consommation fréquente et importante d’alcool sont nombreux.
Développement de diverses maladies
L’alcool entraîne diverses difficultés ou gênes courantes comme la migraine, les vomissements, la fatigue, la déshydratation ou encore la gueule de bois. Il peut être également à l’origine de différents problèmes de santé :
Le cancer
L’alcool augmente les risques de développement du cancer de pharynx, de larynx, de l’œsophage, du foie, du côlon, du rectum et du sein. D’après l’Inca (Institut Nationale du Cancer), en 2002, 150 000 cas de cancer sont imputables à la consommation d’alcool en Europe. Et en France, l’alcool est le responsable de 16 000 décès par cancer (11 % chez l’homme contre 4,5 % chez la femme).
La maladie coronaire ou coronarienne
Également appelée cardiopathie ischémique ou insuffisance coronarienne, la maladie coronaire est un trouble cardiaque due par l’athérosclérose. L’alcool en excès peut effectivement favoriser la formation et l’accumulation des plaques dans la paroi des artères. Ces derniers se rétrécissent, entraînant l’obstruction de la circulation du sang.
L’Accident Vasculaire Cérébrale ou AVC
L’AVC est causé, soit par la formation d’un caillot qui bloque le flot sanguin dans le cerveau (un accident ischémique), soit par la rupture d’un vaisseau sanguin (hémorragie cérébrale). Consommer en grande quantité, l’alcool entraîne des troubles du rythme cardiaque (arythmie) ou modifie, voire fait monter la pression artérielle. Cela peut déclencher une hypertension artérielle, qui reste un facteur de risque d’AVC.
La cirrhose
En France, l’alcool est à l’origine de 50 % des cirrhoses. Cette maladie chronique du foie touche aussi bien les alcoolo-dépendants que les consommateurs réguliers. Elle se traduit par une augmentation du volume du foie. Ce dernier ne fonctionne plus correctement. Il n’y a qu’une seule option pour traiter efficacement la cirrhose. C’est l’arrêt complet de la consommation d’alcool et la greffe du foie si le patient atteint le stade avancé de la maladie.
Les troubles cognitifs
L’alcool attaque le cerveau et les systèmes nerveux. Plus de 50 % des alcooliques chroniques présentent des troubles cognitifs :
- Baisse de la mémoire,
- Difficulté à se concentrer,
- Difficulté à prendre des décisions,
- Difficulté à résoudre des problèmes,
- Ralentissement de la perception,
- Incapacité de planification…
Quand ces troubles neurologiques prennent une forme sévère, cela peut conduire au syndrome de Korsakoff. Ce dernier est caractérisé par
- Une détérioration de la mémoire,
- Une désorientation-spatio-temporelle,
- Des problèmes de vue,
- Des difficultés à coordonner les mouvements,
- Des troubles de l’humeur, etc.
Les troubles psychiques
Quand on consomme de l’alcool de manière abusive et fréquente, on devient dépendant. Cette addiction peut conduire à de divers troubles psychiatriques comme l’anxiété, la dépression et la psychose. Il y a également un risque de passage à l’acte suicidaire.
Le syndrome d’alcoolisation fœtale
La prise de l’alcool pendant la grossesse provoque des dégâts sur le développement de l’embryon et du fœtus. L’enfant souffre ainsi des « troubles causés par l’alcoolisation fœtale » (TCAF) ou du « syndrome d’alcoolisation fœtale » (SAF). D’où l’apparition de diverses anomalies dès sa naissance :
- Retard mental,
- Troubles de langages,
- Difficultés d’apprentissage,
- Retard de croissance,
- Troubles du comportement...
Malheureusement, d’après François Bourdillon, le directeur de Santé publique France, « le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France ». Rien qu’entre 2006 et 2013, 3207 enfants sont concernés par le TCAF et 452 enfants par le SAF selon les bases de données médico-administratives.
Des dommages sociaux
Consommé en petite quantité, l’alcool peut faire du bien à courte durée. En effet, il procure un sentiment de gaieté, renforce la confiance en soi, facilite le contact avec les autres… Mais, notez que c’est une substance psychoactive, c’est-à-dire, il agit sur le système nerveux et peut le perturber et modifier son fonctionnement.
Sa consommation importante et régulière entraîne une indépendance ou une addiction. Diverses conséquences non seulement sur la santé, mais aussi sur la vie quotidienne du buveur sont incontournables.
La rupture sociale
Souvent, les gros consommateurs d’alcool se sentent être à l’écart de son entourage. Il est alors devenu compliqué, voire impossible pour eux de créer des liens dans la société. Cette situation peut les plonger dans la solitude, et un cercle vicieux se forme. Le fait de se retrouver souvent seul donne davantage l’envie de boire.
Développement de diverses maladiesLa violence
L’alcool rend violent. Plus on boit, plus le comportement et les émotions changent. Éventuellement, ça commence par un petit énervement qui se transforme en une agressivité verbale ou physique. Cet acte de violence peut se dérouler n’importe où, dans l’espace public, l’espace de travail, etc. En 2006, par exemple, selon les tribunaux, plus de 271 personnes ont été condamnées pour homicide involontaire sous l’influence de l’alcool.
De même, l’alcool est à l’origine de la violence domestique ou familiale. Une étude des morts violentes au sein des couples a été menée en 2018. Cette analyse concerne surtout les 121 femmes tuées (décomptées par les associations de défense des droits des femmes et de défense de femmes battues). 55 % des cas sont liés à la consommation d’une substance comme l’alcool.
Des problèmes au travail
Alcool en excès et vie professionnelle ne vont pas de pair. Les conséquences sont nombreuses : baisse de performances, accident de travail… Et selon la loi, l’employeur a le droit de le sanctionner, voire le licencier. Un salarié ivre ou qui boit sur son lieu de travail met en danger lui-même et son entourage.
Des accidents de la route
Conduire avec un taux d’alcool supérieur ou égal à 0,5 g par litre de sang est interdit. Évidemment, l’alcool au volant est dangereux, même à petite dose. C’est ce qui multiplie les risques de provoquer un accident mortel. Un tiers, donc 30 % de la mortalité routière en France est attribuable à la conduite sous l’emprise de l’alcool selon la Sécurité routière. Et en 2013, on a enregistré 111 550 condamnations pour conduite en état alcoolique (CEA) dans le Casier judiciaire national.
Alcool : comment s’en sortir ?
Nombreux sont les facteurs qui peuvent amener à la consommation à risque de l’alcool, au binge drinking ou à la dépendance à l’alcool :
- Le développement économique du pays,
- La culture,
- La promotion de l’alcool dans la société et l’étendue,
- La famille (héréditaire),
- L’exposition de l’alcool dans les médias,
- La vulnérabilité,
- Les problèmes personnels,
- Les troubles psychiques (anxiété, dépression…),
- Le tabagisme,
- La toxicomanie, etc.
L’alcool est néfaste pour la santé. Les conséquences sociales sont également lourdes tant pour le buveur que pour son entourage. Réduire sa consommation, s’en sortir définitivement et en arriver à une abstinence totale peuvent être difficiles. Il faut un suivi régulier du médecin ou d’autres professionnels, une hospitalisation dans les cas jugés graves, un accompagnement psychologique adéquat. En souscrivant à une mutuelle santé, vous pouvez bénéficier d’une prise en charge ou d’un remboursement de vos divers frais médicaux ou d’hospitalisation.
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