Or, il n’existe pas encore de traitement connu contre ce problème neurodégénératif, même si certaines pistes sont actuellement étudiées par les scientifiques. Une des méthodes les plus prometteuses concerne le recours à la stimulation cérébrale. Mais de quoi s’agit-il ? Existe-t-il des conditions pour recourir à cette technique ? Quels sont les risques ? Les réponses dans cet article.
Le fonctionnement de la stimulation cérébrale
Utilisation de deux électrodes
La stimulation cérébrale profonde (SCP) désigne une intervention chirurgicale qui consiste à implémenter dans le cerveau deux électrodes. Elle requiert donc une intrusion dans la boîte crânienne qui demande l’expertise de plusieurs spécialistes.
Les électrodes sont reliées à des piles de longues durées (5 à 25 ans d’autonomie) qui sont également placées sous la peau. À l’aide d’une commande, il est possible de modifier l’intensité et la fréquence des impulsions électriques du dispositif.
La technique a été mise au point dans les années 1980-1990 par les neurochirurgiens Alim-Louis Benadid et Pierre Pollak au sein du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble.
Impulsions électriques envoyées
Les batteries envoient des impulsions électriques de faible intensité (2 à 3 volts avec une fréquence de 130 Hertz), qui ciblent l’activation des cellules nerveuses subthalamiques. Cela corrige grandement le manque de dopamine et réduit, par la même occasion, les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson (tremblements, rigidité, perte de l’équilibre).
Il faut savoir que l’intensité des stimulations peut être variée en fonction des profils des patients. Certains requièrent, par exemple, plus d’intensité avec une durée assez longue.
La récupération après l’intervention
Pendant quelques jours après l’intervention, le dispositif reste inactif afin que l’organisme puisse s’adapter à la présence des électrodes dans le cerveau. Cela permet aussi de guérir les légers traumatismes causés par la chirurgie.
Par la suite, la stimulation électrique peut commencer. Elle peut cependant, au fil du temps, perdre en efficacité. C’est pour cette raison qu’il est conseillé d’augmenter progressivement la fréquence.
Sachez que la prise médicamenteuse des patients peut être maintenue, car les électrodes n’ont aucun impact sur les traitements en cours.
Les conditions pour le recours à la stimulation cérébrale
Atteint de la maladie de Parkinson depuis au moins 5 ans
La stimulation cérébrale demeure une intervention invasive qui nécessite une chirurgie au niveau de la zone crânienne. C’est pour cette raison qu’elle doit être prise qu’en dernier recours. Le recours à cette méthode doit donc être le fruit d’une analyse des médecins (neurologue, chirurgien, docteur).
Les médecins y ont également recours afin d’améliorer les conditions désastreuses d’un patient. Seules les personnes qui souffrent de maladie de Parkinson depuis aux moins de 5 ans peuvent en bénéficier. On parle ici de la forme « typique » et non du « syndrome parkinsonien ».
Présentation des troubles moteurs invalidants
La maladie de Parkinson peut causer des tremblements, des raideurs musculaires ainsi que l’akinésie (lenteur des mouvements). L’intensité de ces signes peut changer en fonction des individus. Le recours à la stimulation cérébrale ne doit être pris en compte que si les symptômes sont invalidants. Pour être un peu plus précis, le patient devra présenter :
- Des troubles de la marche (aller d’un point A à un point B s’avère difficile, voire impossible)
- Des instabilités posturales (perte de l’équilibre à cause de la rigidité des muscles)
- Des problèmes liés la parole avec des atteintes cognitives (ce qui accentue l’isolement de l’individu et amène à des phases dépressives)
- Des problèmes de la déglutition (qui peuvent aboutir à une perte importante de poids).
Les critères physiques et moraux du patient
Avant de recourir à la stimulation cérébrale, certains critères doivent également être pris en compte. Le patient doit :
- Avoir une IRM cérébrale normale (pas de troubles spécifiques visibles dans les radios)
- Avoir moins de 70 ans. Cette condition est toutefois relative, car ce n’est pas rare que la stimulation cérébrale soit employée chez des individus de 80 ans et plus
- Ne pas souffrir de troubles de la conscience, de démence, de dépression ou encore d’épisode psychiatrique majeur
- Disposer d’une forte motivation quant au recours à cette solution invasive
- D’avoir un soutien socio-familiale infaillible.
Les effets indésirables de la stimulation cérébrale
Les problèmes organiques
Infections bactériennes/virales/parasitaire
Il faut savoir que la stimulation cérébrale implique des actes opératoires sur une personne encore vivante. Les médecins y introduisent manuellement un corps étranger (électrodes). Même avec le respect des règles d’hygiène, il existe toujours un risque d’infection. En d’autres termes, des bactéries/virus/parasites peuvent s’incruster accidentellement dans la plaie (de la chirurgie). Sur le moment, il n’y a aucun signe.
Cependant, après quelques jours, des complications peuvent survenir (convulsions, fortes fièvres et délires). Sans aucune prise en charge rapide, l’invasion des pathogènes dans la zone cérébrale peut s’avérer dramatique causant parfois la mort du patient. Ce risque est évalué à 5 % des interventions dans le bloc opératoire. Ce pourcentage peut monter en fonction de certains critères comme la présence ou non de maladie touchant le système immunitaire du patient en question.
Hémorragie interne
Une intervention chirurgicale au niveau de la boîte crânienne présente toujours un risque d’hémorragie. Cette dernière correspond à un écoulement sanguin important en dehors de son circuit naturel. Elle est souvent causée par la rupture d’un vaisseau sanguin à cause d’une maladresse humaine (dans le cadre de la stimulation cérébrale). Voici quelques facteurs pouvant favoriser une hémorragie :
- Carence en Vitamine K
- Prise de médicament anticoagulant
- Maladie cardiovasculaire grave (hypertension artérielle)
- Cardiopathie sévère
- Insuffisance rénale
- Anémie
- Antécédent d’hémorragie majeur.
Les troubles psychiques
Aggravation des troubles dépressifs
La stimulation cérébrale favorise le réveil de certaines cellules nerveuses pouvant ainsi contrer le manque de dopamine dans le cerveau. Mais, elle peut aussi avoir l’effet contraire ce qui cause souvent une dépression avec des pensées suicidaires.
Apathie
On observe chez beaucoup de personnes ayant recours à la SCP (stimulation cérébrale profonde) un manque d’intérêt et d’émotion sur de nombreuses activités.
Troubles anxieux
Certaines personnes ayant subi des interventions chirurgicales au niveau de la boîte crânienne présentent une augmentation importante des sentiments d’inquiétude et de crainte. La sécrétion de sérotonine (responsable du stress) est alors augmentée.
Hypomanie
La personne possède un besoin très fort de faire quelque chose (se reposer, écrire, etc.) et manifeste le plus souvent une énergie débordante.
Hypersexualité
C’est un comportement sexuel humain qui se traduit le plus souvent par la recherche continue et persistante du plaisir.
Conduite addictive
De nombreux individus présentent une conduite addictive après une stimulation cérébrale profonde par rapport aux jeux ou aux substances psychotropes.
Troubles de l’humeur
Changement soudain et inexpliqué de l’humeur.
Détérioration des mécanismes cognitifs
Pertes importantes de la mémoire et de la capacité analytique. Le fonctionnement du système nerveux central peut être modifié par la présence des cathodes dans le cerveau.
Prise en charge de la stimulation cérébrale profonde
Par la Sécurité sociale
La maladie de Parkinson constitue une maladie neurodégénérative inscrite dans la liste des Affections de Longue Durée. À ce titre, les traitements ainsi que les mesures de préventions peuvent être pris en charge par la Sécurité sociale.
La stimulation cérébrale reste une technique assez innovante, mais elle présente un intérêt médico-économique établi par des études menées par les autorités compétentes. Aussi, elle est prise en charge de manière complète par la Sécurité sociale. Cela comprend :
- Consultation chez le généraliste et le spécialiste
- Examens médicaux comme des radios ou des analyses sanguines
- Les frais de déplacement médicalisé
- Le prix des médicaments utilisés (substances contre les infections…)
- Le frais de l’hospitalisation incluant les frais d’honoraires des spécialistes, forfaits journaliers (chambre).
D’ailleurs, sous certaines conditions, les effets indésirables causés par l’intervention chirurgicale peuvent également faire l’objet d’un remboursement par la Sécu.
Par la complémentaire santé
Sachez que la Sécurité sociale ne prend pas en charge certaines dépenses. Par exemple, si vous faites un dépassement d’honoraires sur les frais de consultations des médecins, vous devez payer de votre poche le surplus. Il en va de même si vous voulez avoir recours à certains services complémentaires dans votre chambre d’hôpital (WIFI, Télévision, massage).
En somme le coût total peut être assez élevé, raison pour laquelle vous devez choisir la bonne mutuelle. Cette dernière s’avère indispensable pour ne pas être prise au dépourvu.
La stimulation cérébrale reste une technique assez fiable pour réduire les symptômes de la maladie de Parkinson. En effet, elle peut pallier au manque de dopamine dans le cerveau à l’aide des stimulations électriques. Cependant, elle n’est pas sans risque, car on recense souvent des effets indésirables allant des troubles d’humeur à des infections graves. Pour réduire donc les risques, il est primordial de se référer à des centres hospitaliers réputés. Mais, le recours à ces derniers exige une certaine somme d’agent que la Sécurité sociale rembourse sous certaines conditions.
Pour éviter donc les mauvaises surprises, il convient de souscrire à une mutuelle. Cette dernière peut vous aider à faire face à des dépenses imprévues. Mais pas facile de faire un choix compte tenu de l’offre pléthorique sur le marché. Pour vous aider, utilisez Santors. Un comparateur fiable, facile à utiliser et sécuritaire. En quelques minutes, découvrez les meilleurs complémentaires santé du moment.