Quel est le rôle du myocarde ?
Avant tout, sachez que votre cœur est un organe entouré d’un muscle, appelé myocarde. Ce muscle cardiaque est chargé d’assurer la circulation sanguine grâce à laquelle le corps est alimenté en oxygène. Mais pour pouvoir jouer ce rôle, il doit être alimenté en oxygène et en nutriments par une seule artère appelée l’artère coronaire.
Comment l’artère est-elle obstruée ?
Rappelons que l’artère coronaire approvisionne le cœur afin que ce dernier puisse distribuer le sang dans les tissus et les organes. Par opposition aux veines, il distribue un sang oxygéné, sauf pour l’artère pulmonaire.
En temps normal, l’artère arrive à travailler normalement. Mais avec le temps ou à cause des différents facteurs de risque, une plaque d’athérome (un dépôt de lipides principalement constitués de cholestérol) se développe sur sa paroi. Dans ce cas, deux situations peuvent arriver :
- La paroi de l’artère devient dure et épaisse. Progressivement, elle perd du volume en se rétrécissant. Finalement, elle se bouche et empêche le sang de circuler normalement.
- La plaque se fissure entraînant la formation d’un caillot de sang sur le point de rupture. Évidemment, la présence de ce caillot altère la circulation sanguine.
Comment l’obstruction de l’artère est-elle à l’origine de l’infarctus du myocarde ?
Lorsque l’artère est trop épaisse ou lorsqu’elle est bouchée par un caillot, elle n’arrive plus à transporter le sang oxygéné vers le cœur. Ce dysfonctionnement conduit ainsi à la destruction partielle du myocarde, le muscle cardiaque. À défaut d’oxygène, ce dernier est incapable de fonctionner normalement. On parle ainsi de nécrose.
En cas de nécrose, le myocarde se contracte moins bien. Cette contraction anormale entraîne de ce fait un trouble du rythme cardiaque. Ainsi, si aucune mesure n’est prise, une insuffisance cardiaque apparaît ! Dans le pire des cas, le cœur arrête de battre.
Quels sont les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde ?
Les facteurs de risque non modifiables
L’infarctus du myocarde est susceptible d’apparaître à cause des éléments suivants :
- L’âge : celui-ci est un facteur de risque, car les maladies cardio-vasculaires apparaissent en vieillissant. D’après la Haute Autorité de Santé (HAS), vous risquez d’en souffrir à l’âge de 50 ans (les hommes) ou à l’âge de 60 ans pour les femmes.
- Le sexe : ce dernier est considéré comme un élément déclencheur. Toujours selon la HAS, les hommes présentent plus de risques que les femmes. Cette situation s’explique par le rôle cardio-protecteur des œstrogènes sécrétés chez la gent féminine. Évidemment, à l’arrivée de la ménopause, les femmes seront moins protégées.
- Le patrimoine génétique : celui-ci joue un rôle majeur dans l’apparition de l’infarctus du myocarde. Effectivement, si vos parents ont déjà subi une crise cardiaque à l’âge de 55 ans, alors vous risquez d’en souffrir également.
Les facteurs de risque modifiables
Comme leur nom l’indique, les facteurs de risques dépendent de votre mode de vie et de votre état de santé. En général, l’infarctus du myocarde apparaît en cas de :
- Tabagisme qui est un facteur de risque, surtout si vous fumez plus de 10 cigarettes par jour. Dans ce cas, le risque de souffrir d’un infarctus est multiplié par 3. La raison est simple : la nicotine présente dans la cigarette entraîne le rétrécissement des parois des vaisseaux sanguins (les artères coronaires). Sans parler des fumées qui diminuent le taux d’oxygène dans le sang.
- Hypertension artérielle : celui-ci désigne l’élévation de la pression sanguine, conduisant à une suractivité du cœur (ce dernier doit fournir plus d’efforts pour pomper le sang à travers les vaisseaux sanguins). À force de travailler dur, il risque de se fatiguer.
- Diabète : ce trouble favorise l’apparition d’un infarctus du myocarde, surtout chez la femme. En effet, il augmente la pression sanguine, ce qui risque de fatiguer le myocarde.
- Obésité qui augmente le taux de graisses saturées dans l’organisme. Pourtant, nous savons très bien que l’obstruction de l’artère coronaire est due à la présence des plaques constituées de cholestérol.
- Sédentarité : celle-ci désigne un manque d’activité physique qui réduit la résistance des parois coronaires. Moins résistants, ces derniers finissent par se fatiguer.
Les autres éléments rares mis en cause
À part les facteurs modifiables et les facteurs non modifiables, les éléments suivants constituent aussi des facteurs de risque :
- L’embolie coronarienne
- La polyglobulie qui désigne l’élévation du nombre des globules rouges
- Les activités physiques intenses
- Les pathologies coronariennes rares : la périartérite noueuse, la maladie de Kawasaki…
Quels sont les signes d’un infarctus du myocarde ?
Les symptômes communs de l’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde est une maladie mortelle. De ce fait, vous devez réagir dès l’apparition des premiers signes comme :
- Une douleur au niveau de la poitrine que l’on appelle douleur thoracique
- Une douleur qui apparaît au niveau du cou, de la mâchoire, des bras, du dos et de l’épaule
- Une douleur qui survient brutalement, le plus souvent pendant la nuit
- Une douleur qui devient de plus en plus violente. Dans ce cas, elle provoque une sensation d’étouffement ou une forte pression au niveau de la poitrine.
- Des difficultés à respirer
- Une sensation de serrement de la cage thoracique
- Des troubles digestifs
- Des palpitations
- Une fatigue persistante accompagnée d’un essoufflement lors des activités physiques.
Ces signes durent environ 5 minutes. S’ils persistent malgré le repos, vous devez appeler rapidement le service d’urgence.
Les symptômes silencieux
Chez les personnes âgées, ou chez les patients souffrant de diabète, les symptômes sont plus difficiles à identifier. Chez les femmes, l’infarctus du myocarde ne présente pas non plus de signes. D’après la Fédération française de cardiologie, les femmes de moins de 60 ans qui souffrent de la maladie n’avaient ressenti aucun symptôme.
Comment se déroule la consultation ?
Si vous avez présenté les symptômes, votre médecin peut poser un diagnostic rapide. Mais, pour connaître l’évolution de l’infarctus, vous êtes amené à faire des examens et des analyses complémentaires, comme :
- L’électrocardiogramme (ECG) qui permet d’examiner rapidement l’importance de l’infarctus, car elle enregistre le battement électrique du cœur nécessaire aux contractions. Il est prescrit dès la première consultation.
- L’échocardiographie cardiaque qui est requise pour confirmer l’infarctus du myocarde. Il s’agit, dans ce cas, d’un examen complémentaire, lorsque l’ECG est difficile à interpréter. Elle permet ainsi d’observer précisément les contractions des muscles cardiaques.
- Les analyses sanguines qui sont nécessaires afin de détecter les causes de l’infarctus. Grâce à elles, le spécialiste peut, par exemple, observer la présence d’une enzyme dans le sang. Si c’est le cas, alors, il constitue un signe d’un dommage myocardique.
- La coronarographie qui est considérée comme un examen complémentaire. Comme l’échocardiographie, elle sert à confirmer l’existence d’une obstruction des artères coronaires. Elle est donc prescrite après la première consultation.
Quels sont les traitements prescrits en cas d’infarctus du myocarde ?
L’infarctus du myocarde doit être traité rapidement ! Ainsi, dès l’apparition des premiers signes, vous devez immédiatement vous rendre à l’hôpital. Le traitement dépend de votre état de santé, mais il existe généralement deux procédés.
La prescription médicamenteuse
La prescription médicamenteuse désigne la prise des médicaments qui visent à :
- Favoriser le flux sanguin dans le cœur. Ici, le médecin peut prescrire de l’aspirine ou des agents thrombolytiques, etc.
- Prévenir la formation d’un nouveau caillot dans les artères, en ingérant des inhibiteurs d’enzyme de conversion.
- Réduire la pression artérielle ou le rythme cardiaque, surtout chez les personnes diabétiques, en surpoids ou obèses.
- Apaiser les douleurs avec des médicaments à base de morphine.
L’intervention chirurgicale
Pour favoriser le flux sanguin dans les artères, une intervention chirurgicale peut également être prescrite. Elle consiste généralement à insérer un tube long et souple dans la cuisse. Ce dernier remonte ensuite jusqu’au cœur, afin d’éliminer les caillots qui bouchent les artères. La chirurgie est une opération délicate qui nécessite l’avis d’un médecin.
La convalescence
La convalescence dure entre 2 à 8 semaines. Elle est indispensable, afin que vous puissiez reprendre progressivement vos activités habituelles. Cette dernière permet de se réadapter à votre vie quotidienne.
Si celle-ci est effectuée généralement dans un centre de rééducation spécialisé, elle peut toutefois se faire à domicile avec l’assistance d’un professionnel (si nécessaire).
En quoi consiste la surveillance de l’infarctus du myocarde ?
L’infarctus du myocarde est une maladie chronique qui doit être surveillée régulièrement. Ce suivi consiste à :
- Contrôler l’efficacité du traitement prescrit par votre médecin
- Identifier les éventuels effets indésirables causés par la prise des médicaments.
- Vérifier l’évolution de la maladie en contrôlant l’état des artères coronaires et le niveau de la circulation sanguine.
- Effectuer des examens supplémentaires (prise de sang, électrocardiogramme, etc.) si c’est nécessaire.
Dans tous les cas, le suivi médical évite la complication de l’infarctus du myocarde. À noter que ce dernier peut être à l’origine de :
- L’insuffisance cardiaque : celle-ci est un trouble grave, parce que le cœur est incapable d’irriguer le sang dans les organes et les tissus
- Les arythmies : ces dernières désignent un changement anormal du rythme cardiaque qui peut être mortel.
Comment prévenir les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde ?
Certes, l’infarctus du myocarde est une maladie grave, mais vous pouvez très bien vous protéger. Pour ce faire, quelques gestes sont à adopter.
Avoir une alimentation saine et équilibrée
Pour prévenir les risques d’avoir un infarctus du myocarde, vous devrez soigner votre alimentation en :
- Consommant davantage des plats riches en vitamines et en minéraux, comme les légumes, les fruits et les céréales complètes.
- Évitant de manger des aliments riches en cholestérol, comme les plats frits, les chips et les charcuteries.
- Misant sur les bonnes graisses telles que les fruits oléagineux (les amandes, les noix, les fruits à coques), les huiles végétales (l’huile de colza, l’huile de tournesol, l’huile d’olive…), les poissons gras (le maquereau, la sardine, le thon, etc.).
- Buvant suffisamment d’eau, au moins 1,5 litre par jour. En alternative, vous pouvez opter pour les tisanes.
- Favorisant un mode de cuisson à la vapeur, afin de mieux garder les valeurs nutritives des aliments.
- Réduisant le grignotage, pour éviter le surpoids et les risques d’obésité.
Arrêter le tabac
Pour éviter l’infarctus du myocarde, vous devez aussi arrêter de fumer, car le tabac favorise la formation des plaques d’athérome dans les artères coronaires. Pour y arriver, vous pouvez vous sevrer tout seul ou être assisté par votre médecin. Vous pouvez également vous tourner vers les centres d’aide à l’arrêt du tabac.
Pratiquer une activité physique
La pratique d’une activité physique est recommandée pour prévenir et éviter la récidive. Néanmoins, vous devez :
- Choisir un sport adapté à votre état de santé et à votre morphologie. En cas de doute, demandez conseil à votre médecin.
- Pratiquer au moins 30 minutes d’exercices journaliers ou 2 séances d’activités sportives par semaine.
- Préférer des activités physiques modérées, comme la marche, le vélo, la marche nordique, la gymnastique, la natation, l’Aquagym et le yoga.
Vérifier régulièrement la pression artérielle
Pour contrôler votre pression artérielle, vous devez prendre les mesures suivantes :
- Consulter régulièrement votre pression artérielle. Sur ce point, assurez-vous qu’elle soit toujours inférieure à 14/9. Au-delà de ce chiffre, vous pensez à consulter rapidement votre médecin.
- Avoir une bonne hygiène de vie en évitant de consommer des plats trop salés ou riches en graisse.
- Suivre un traitement adapté.
Effectuer un suivi régulier en cas de diabète
Le diabète est une pathologie chronique qui peut être à l’origine de l’infarctus du myocarde. Pour éviter cela, vous devrez :
- Contrôler régulièrement votre taux de glycémie, afin qu’il soit inférieur à 1,26 g/litre.
- Adopter une bonne hygiène de vie en évitant les aliments trop sucrés (les sodas, les pâtisseries, les gourmandises), les plats frits et les produits riches en matières grasses.
Surveiller le taux de cholestérol
Contrairement à ce que l’on pense, le cholestérol est un acide gras indispensable à l’organisme. Il peut prendre deux formes :
- Les mauvaises graisses qui se forment dans les parois des vaisseaux sanguins. En excès, elles constituent ainsi un facteur de risque de l’infarctus du myocarde. Celles-ci se situent généralement entre 1 et 1,6 g/litre de sang.
- Les bonnes graisses qui favorisent l’élimination du cholestérol. Elles sont indispensables pour l’organisme. En plus, ces dernières sont moins nombreuses, car elles sont comprises entre 0,40 et 0,60 g/litre de sang.
Quels sont les soins remboursés par l’assurance ?
L’infarctus du myocarde est considéré comme une maladie coronarienne. En tant que telle, elle figure dans la liste des ALD dites « exonérantes ». Rappelons que les ALD, ou affections de longues durées, sont des maladies qui requièrent un suivi médical de plus de 6 mois. Ainsi, le traitement est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale.
Le remboursement de la Sécurité sociale inclut :
- Les frais de consultation du cardiologue, d’un spécialiste ou d’un kinésithérapeute
- Le coût des médicaments ou des traitements
- Le transport lié à l’examen de la maladie coronarienne à condition de posséder une prescription médicale.
Sachez que dans les situations suivantes, la Sécurité sociale ne propose pas de remboursement :
- En cas de dépassement d’honoraires (cela est pris en charge par votre mutuelle de santé)
- En cas de pathologie ne possédant aucun lien avec l’infarctus du myocarde.
L’infarctus du myocarde est dû à l’obstruction de l’artère coronaire causée par plusieurs facteurs. Pour garantir l’efficacité du traitement, vous devez limiter ces facteurs de risques. Cela vous amène à traiter les maladies à l’origine de l’infarctus. Malheureusement, le remboursement de la Sécurité sociale se révèle insuffisant. Pour bénéficier d’un traitement complet, souscrivez à une assurance. Celle-ci prend en charge toutes les charges liées à votre état de santé. Réaliser un devis vous permettra de trouver la formule adéquate pour bénéficier d’une meilleure prise en charge.