Qu’est-ce que la maladie d’Addison ?
La maladie d’Addison est une maladie qui touche les glandes surrénales. Ces dernières jouent un rôle particulièrement important au sein de l’organisme. Situées au-dessus des reins (c’est d’ailleurs de là que vient leur nom), elles sécrètent des hormones intervenant dans différents processus physiologiques :
- La partie externe de la glande, appelée corticosurrénale, produit les glucocorticoïdes (cortisone), des minéralocorticoïdes et des hormones sexuelles appelées androgènes surrénaliens ;
- La partie interne, appelée médullosurrénale, produit quant à elle des catécholamines, dont l’adrénaline et la noradrénaline. Pour rappel, ces deux hormones permettent au corps de réagir plus rapidement en cas de danger ou de stress.
La maladie d’Addison apparaît lorsque la corticosurrénale n’arrive plus à produire ou ne produit plus suffisamment d’hormones corticostéroïdes dont les plus importantes sont le cortisol et l’aldostérone. Le docteur Thomas Addison fut le premier à la découvrir au 19ème siècle. C’est la raison pour laquelle la maladie porte son nom.
Les causes de la maladie d’Addison
À sa découverte, la maladie d’Addison était principalement causée par une complication de la tuberculose. Aujourd’hui, 75 à 80 % des cas ont pour origine une maladie auto-immune : le système immunitaire se met à produire des anticorps qui attaquent et détruisent progressivement la corticosurrénale. Chose étonnante, cela est plus courant chez les femmes que chez les hommes et malgré les avancées faites en médecine, on n’est pas encore fixé sur les raisons d’un tel phénomène.
Dans les pays en voie de développement, le SIDA et d’autres maladies infectieuses importantes font partie des causes principales de la maladie d’Addison.
Plus rarement, cette maladie peut être causée par :
- Certaines mycoses ;
- Des tumeurs qui envahissent la corticosurrénale : il s’agit dans la majorité des cas de métastases et plus rarement de lymphomes ;
- Des hémorragies engendrées par un traumatisme extérieur violent (accident de voiture, chute…) touchant les deux surrénales ;
- Une maladie génétique : il s’agit principalement de l’adrénoleucodystrophie et de l’hyperplasie congénitale des surrénales ;
- Un effet secondaire de la prise des médicaments servant à traiter la maladie de Cushing, dont le mitotane ou le kétoconazole… ;
- Des anomalies moléculaires portant sur les facteurs de transcription surrénaliens (DAX1) ou du récepteur de l’ACTH.
Les symptômes de la maladie d’Addison
Les symptômes de la maladie d’Addison évoluent sur une longue période et sont aspécifiques, ce qui rend difficile le diagnostic. Malgré tout, cette maladie s’accompagne le plus souvent des signes suivants :
- Une affection osseuse : c’est une pathologie courante chez les personnes souffrant de la maladie d’Addison. Une faible production de déhydroépiandrostérone (DHAE), connue sous le surnom médiatique d’hormone de jouvence, en serait la principale cause. Pour rappel, cette hormone est sécrétée par les glandes surrénales ;
- Une perte de poids importante : la maladie d’Addison entraîne une perte d’appétit ainsi qu’une perte des liquides présents dans l’organisme suite au déséquilibre des électrolytes, deux phénomènes qui entraînent une perte de poids rapide et importante ;
- Le moral à zéro à certains moments de la journée : les personnes atteintes de la maladie d’Addison passent par des moments de déprime réguliers, cela s’explique par le faible taux de cortisol présent dans leur corps ;
- Une forte envie de sel associé à d’autres manques : les addisoniens ont tendance à perdre leur sel beaucoup plus rapidement que les autres personnes. Certains malades peuvent également avoir une forte envie d’aliments acides, de réglisse ou de sucre ;
- Une sensation de soif permanente : c’est aussi une conséquence du manque de cortisol ;
- Une peau sèche : le faible de taux de DHAE en est la principale cause ;
- Une pigmentation plus intense : les addisoniens ont souvent la peau plus bronzée surtout au niveau des parties exposées du corps (visage, bras, jambes…). Le phénomène est dû à un taux élevé de l’hormone corticotrope, ou adrénocorticotrophine (ACTH). Cette hormone produite par l’hypophyse a pour rôle de stimuler les glandes surrénales ;
- Une forte sensation d’épuisement : les personnes souffrant de la maladie d’Addison peinent à surmonter les situations fatigantes ;
- Des nausées et des vertiges : ce sont des symptômes courants, et chez de nombreux malades, ils sont généralement précédés de maux de tête et de douleurs articulaires ;
- Des troubles du sommeil : ce symptôme est difficile à lier à la maladie d’Addison puisque de nombreuses autres pathologies peuvent l’expliquer ;
- Des sautes d’humeur, de l’irritabilité et de la dépression ;
- Un affaiblissement musculaire et/ou une fonte musculaire.
Il est difficile de diagnostiquer une maladie d’Addison à partir de ces symptômes, d’autant plus que ces derniers varient beaucoup d’une personne à une autre.
Le vrai problème reste toutefois le caractère évolutif de la maladie. En raison de l’arrêt progressif de l’activité des glandes surrénales, la maladie d’Addison n’est souvent diagnostiquée que lorsque plus de 90 % de la corticosurrénale est détruite et que seule une production quasiment infime d’hormones subsiste.
L’importance du diagnostic
Pour diagnostiquer la maladie d’Addison, il faut d’abord vérifier s’il y a insuffisance surrénalienne. L’examen de cette insuffisance repose essentiellement sur le test au Synacthène. Ce dernier est un médicament qui permet de stimuler la sécrétion de cortisol par les glandes surrénales. Le test se fait en plusieurs étapes :
- Injection de 250 microgrammes de Synacthène ;
- Délai d’attente de 30 minutes ou une heure ;
- Prise de sang et analyse du taux de cortisol qui y est présent ;
- Lorsque le taux est en dessous de 200 nanogrammes par millilitre, on peut conclure qu’il y a bien insuffisance surrénale.
Une fois l’existence d’une insuffisance surrénale confirmée, on détermine par la suite s’il s’agit bien de la maladie d’Addison. Pour ce faire, on injecte d’abord de l’ACTH (corticotrophine) dans le patient.
Si après un certain délai on ne trouve aucune présence de cortisol et d’aldostérone dans le sang du patient ou si l’on y détecte encore des traces élevées d’ACTH, cela veut dire que les glandes surrénales ne répondent pas à une stimulation hypophysaire. Il s’agit sans aucun doute de la maladie d’Addison.
Les traitements pour soigner la maladie d’Addison
Le traitement de la maladie d’Addison consiste essentiellement à remplacer le cortisol et l’aldostérone par des substituts hormonaux. Ils doivent néanmoins être bien dosés afin de limiter les risques d’effets secondaires. À part cela, certaines thérapies complémentaires peuvent aider à mieux vivre avec la maladie.
Les principaux substituts utilisés
Deux substituts hormonaux sont principalement utilisés pour traiter la maladie d’Addison :
- L’hydrocortisone pour le cortisol : on en prend généralement deux à trois petites doses durant une journée. Mais la posologie doit être modifiée suivant l’évolution de la maladie.
- La fludorcortisone pour l’aldostérone : on la prend une fois par jour, juste après le réveil. Ici aussi, la posologie doit être modifiée suivant l’avancée de la maladie et le métabolisme du patient.
Même si le traitement est à vie, il est tout à fait possible pour une personne atteinte de la maladie d’Addison de retrouver une vie normale.
Les effets secondaires
Le traitement médicamenteux de la maladie d’Addison peut entraîner divers effets secondaires, dont la plupart sont liés à un surdosage :
- Une prise de poids : cela se constate surtout au cours des premières semaines du traitement. Le phénomène s’explique par le rétablissement des liquides. De plus, les corticoïdes en générale augmentent l’appétit ;
- Une forte irritabilité : une surdose du traitement peut entraîner une forte irritabilité. Lorsque cela se produit, il faut rapidement en parler avec son médecin pour revoir la posologie ;
- Une rétention d’eau : une surdose du traitement peut également conduire à une rétention d’eau qui peut se manifester par des chevilles enflées ;
- Une apparition d’ecchymoses : cet effet secondaire est souvent inévitable même avec une dose modeste de corticoïdes ;
- Un amincissement et une fragilisation de la peau : il est tout à fait normal que la peau s’amincisse avec l’âge. Cependant, une surdose des substituts hormonaux pour soigner la maladie d’Addison peut accélérer le phénomène en raison de la perte importante de protéines que cela entraîne ;
- Une fonte musculaire importante : cela peut également être le résultat d’une surdose, plus précisément d’un taux d’hydrocortisone trop élevé.
Les thérapies complémentaires et traitements alternatifs
Il existe des traitements complémentaires ou alternatifs qui peuvent vous aider à mieux vivre avec la maladie d’Addison :
- La racine de réglisse peut dans certains cas être utilisée comme alternative à la fludrocortisone puisqu’elle aurait le même effet stimulant ;
- La méditation, les massages ainsi que le yoga sont particulièrement efficaces pour soulager la fatigue et apaiser l’irritabilité acquise au fil de la journée. Ces pratiques peuvent aussi apporter un véritable soulagement aux douleurs musculaires et articulaires.
Mieux vivre avec la maladie d’Addison
La maladie d’Addison peut être très difficile à vivre puisqu’elle implique une modification drastique du mode de vie. Toutefois elle n’est pas une fatalité, puisqu’elle n'entraîne pas la mort si elle est bien traitée. Mais vous l’aurez compris, les frais de soins et de médicaments peuvent très vite devenir conséquents.
C’est pourquoi pour vous protéger et pour protéger vos proches, la souscription à une mutuelle santé est fortement recommandée. Sur ce point, sachez que Santors peut vous aider à trouver la mutuelle de santé la plus adaptée à vos besoins et à votre budget grâce à une assistance personnalisée.