Une embolie pulmonaire : qu’est-ce que c’est ?
Une embolie pulmonaire est l’obstruction d’une ou plusieurs branches de l’artère pulmonaire (artère irriguant les poumons en sang) par un caillot de sang qui se forme suite à une phlébite. Cette obstruction va engendrer des séquelles relativement importantes au niveau des poumons, les parties touchées ne pouvant plus fournir de l’oxygène au corps ! La phlébite ou la thrombose veineuse est la partie où se forme le caillot. Elle est le plus souvent localisée au niveau des jambes. Quand le caillot se détache de la paroi de la veine, il remonte un vaisseau sanguin jusqu’à atteindre le cœur. Le ventricule droit va ensuite propulser ce même caillot dans les artères pulmonaires pour finir par en obstruer une.
Quid de la gravité de la maladie ?
La gravité d’une embolie pulmonaire varie suivant le cas, tout dépendra de la partie touchée du poumon. Dans les cas les plus graves, elle peut entraîner une hypoxémie grave, c’est-à-dire, une diminution particulièrement importante de la quantité d’oxygène dans le sang. Elle peut également causer une insuffisance cardiaque. En France, la fréquence de l’embolie pulmonaire serait d’environ 100 000 cas par an dont 10 000 à 20 000 cas conduisent à la mort. Mais si l’on en croit de nombreux experts, ces chiffres sont bien en dessous de la réalité. Pour dire que l’embolie pulmonaire est à la fois une maladie dangereuse et courante.
Les facteurs de risque
Même si l’embolie pulmonaire peut toucher tout le monde, certains facteurs favorisent son apparition :
- Les interventions chirurgicales : cela concerne surtout les interventions orthopédiques, carcinologiques ou gynécos obstétricales ;
- Les traumatismes : un choc important ou encore une fracture osseuse peut entraîner la formation d’un caillot de sang pouvant entraîner à son tour une embolie pulmonaire ;
- Les troubles de la coagulation à caractères héréditaires ;
- Les traitements hormonaux : chez la femme tout particulièrement, le suivi d’une contraception orale, un traitement hormonal ou encore la grossesse sont des facteurs de risque importants ;
- Certaines maladies comme le cancer du poumon et de l’estomac, l’insuffisance cardiaque, des antécédents de phlébite, l’infarctus du myocarde ou encore la lésion à la moelle épinière ;
- La chimiothérapie anticancéreuse : la formation d’un caillot sanguin dans les veines peut être causée par des médicaments à base de Lénalidomide et thalidomide ;
- Le surpoids : le risque de phlébite est doublé chez les obèses de plus 100 kg. Le surpoids entraîne également une augmentation du risque d’insuffisance veineuse des membres inférieurs (varices, jambes lourdes…).
Quels sont les symptômes ?
Voici les principaux symptômes de l’embolie pulmonaire :
- Une douleur thoracique sur un côté entraînant une difficulté à respirer : respiration courte et rapide ;
- Une toux accompagnée de crachats sanguins.
Malgré tout, il reste difficile de diagnostiquer une embolie pulmonaire dans la mesure où la difficulté à respirer ne se fera sentir que de manière progressive. Il en va de même pour la douleur qui n’est presque jamais aiguë au début. En outre, ces deux symptômes varient beaucoup d’une personne à une autre. Dans tous les cas, il est bon de faire attention quand vous les ressentez, surtout si vous êtes sujet aux facteurs de risque mentionnés ci-dessus. Sinon, en cas d’embolie pulmonaire grave, certains symptômes peuvent vous alerter :
- Une baisse de la tension artérielle ;
- Une perte de connaissance ou encore un malaise ;
- Une tachycardie ou accélération anormale du rythme cardiaque ;
- Un signe de choc : des doigts et lèvres bleus, des marbrures des genoux ainsi qu’une froideur anormale des mains et des pieds.
Confirmation du diagnostic
Pour confirmer une embolie pulmonaire, on réalise généralement différents examens :
- Radiographie du thorax ;
- Électrocardiogramme ;
- Gazométrie sanguine ;
- Analyse du dosage sanguin des D-dimères.
Mais la confirmation finale repose sur un angioscanner thoracique, une scintigraphie pulmonaire et si besoin, sur une angiographie pulmonaire. L’avantage avec ces examens est qu’ils permettent de visualiser l’existence du thrombus dans l’arbre pulmonaire artériel. Ils offrent aussi la possibilité de quantifier la conséquence de l’obstruction sur la vascularisation des poumons.
Le traitement d’une embolie pulmonaire
Que l’on se rassure, il est tout à fait possible de venir à bout d’une embolie pulmonaire. Le traitement adopté variera suivant l’évolution de la maladie.
Le traitement anticoagulant
Généralement, un traitement anticoagulant est toujours prescrit, peu importe la gravité de la maladie. Il vise à limiter l’extension du caillot et de prévenir le risque de récidive. Aucun traitement supplémentaire n’est nécessaire si l’embolie pulmonaire est faible ou d’une gravité moyenne. Par contre, si vous souffrez d’une embolie pulmonaire grave, la thrombolyse ou encore l’embolectomie sera ajoutée à ce traitement. Souvent, le traitement anticoagulant commence par des injections d’héparine pendant 5 à 10 jours. Viennent ensuite les comprimés (antivitamine K ou anticoagulants oraux directs).
La thrombolyse du caillot
La thrombolyse consiste à injecter un médicament ayant pour effet de dissoudre le caillot présent dans l’artère pulmonaire. Son principal avantage est que la perfusion pulmonaire survient beaucoup plus vite qu’avec un traitement anticoagulant. Dans tous les cas, les deux traitements vont travailler de concert pour une meilleure efficacité. Notons tout de même que ce traitement est contre-indiqué dans certains cas. Le risque d’hémorragie est important chez :
- Les personnes victimes d’un AVC récent ;
- Les femmes enceintes ;
- Les personnes souffrant d’ulcère gastro-duodénal non cicatrisé ou encore d’un traumatisme grave.
L’embolectomie
Elle consiste à enlever le caillot par voie chirurgicale et n’est prescrite qu’aux patients souffrants d’une embolie pulmonaire grave. Elle s’impose également si la thrombolyse échoue ou est contre-indiquée ! L’alternative à l’embolectomie serait la thrombolyse dirigée par cathéter. Toutefois, on ne peut y recourir que dans des cas bien particuliers.
Comment prévenir ?
La prévention de l’embolie pulmonaire consiste essentiellement à prévenir la formation de caillots sanguins dans les veines de la partie inférieure du corps (bassin et jambes). Elle repose sur :
- L’arrêt du tabac : fumer entraîne l’inflammation des vaisseaux sanguins, phénomène qui favorise à son tour la formation de caillots sanguins ;
- La pratique d’une activité physique régulière : comme on le sait tous, le sport améliore la circulation sanguine ;
- Le port de bas de contention adaptés à la morphologie et la physiologie. Cela doit être systématique chez les femmes enceintes souffrant d’une maladie veineuse ;
- La pose d’un « filtre cave » : cette mesure consiste à mettre dans la veine cave un filtre qui a pour but d’empêcher un caillot mobile de finir dans le cœur ou dans l’artère pulmonaire. Elle n’est prescrite qu’exceptionnellement aux patients développant des récidives de phlébite malgré un traitement anticoagulant.
Remboursement
Le traitement d’une embolie pulmonaire implique des frais de santé importants, surtout dans les cas graves. Heureusement, l’embolie pulmonaire, si répétitive, est considérée par la Sécurité sociale comme une Affection longue durée (ALD) dite exonérante, donc prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie (il y a des ALD non exonérantes). Pour rappel, il existe aujourd’hui en France trois types d’ALD exonérantes :
- Les ALD 30 : elles rassemblent les ALD les plus courantes et dont les frais de soins sont les plus élevés. On peut citer parmi elles : l’AVC invalidant, l’insuffisance cardiaque grave, le cancer, les affections neurologiques… ;
- Les ALD 31 ou hors liste : elles sont constituées des formes évolutives ou invalidantes de maladies graves impliquant un traitement onéreux de plus de six mois. L’embolie pulmonaire répétitive fait partie de cette catégorie d’ALD ;
- Les polypathologies ou ALD 32 : il s’agit surtout de complications de maladies bénignes qui peuvent être invalidantes (diabète, hypertension, cholestérol…).
Attention, la prise en charge à 100 % de l’embolie pulmonaire par l’Assurance maladie ne signifie pas que vous n’aurez rien à payer. Le remboursement est seulement basé sur le tarif conventionnel de la Sécurité sociale. C’est-à-dire que si le spécialiste que vous consultez pratique par exemple des dépassements d’honoraires, vous devrez vous acquitter des frais correspondants. Si vous voulez vraiment ne rien payer, on vous conseille de souscrire une mutuelle santé. Santors peut vous aider à trouver le contrat le plus adapté à vos besoins et votre budget.