Qu’est-ce que le cholestérol ?
Par définition, le cholestérol désigne un lipide qui appartient à la famille des stérols. Ces derniers ont pour fonction principale d’intervenir dans différents processus biochimiques. Le cholestérol intervient également dans la formation des membranes des cellules. Son rôle en tant que matière première dans la synthèse de différentes hormones telles que les stéroïdes n’est pas négligeable.
Ce mot vient de la combinaison des deux mots du grec ancien « chole » et « stereos », qui signifient respectivement « bile » et « solides ». Cela est dû au fait que le cholestérol soit découvert sous forme solide dans les calculs biliaires.
L’histoire du cholestérol
François Poulletier de La Salle a découvert la présence du cholestérol pour la première fois en 1758. Cette découverte a eu lieu lors de l’analyse des calculs biliaires. Cependant, c’est à partir de 1950 qu’on a pu prouver l’implication du cholestérol dans l’apparition des maladies cardiovasculaires.
Les propriétés chimiques
Avec une masse molaire de 386,6535 g/mol, le cholestérol a comme formule chimique brute C27H46O. Sa molécule est dite bipolaire et seule la tête hydrophile contient une molécule OH. Soumise à une estérification à l’aide d’un acide, la molécule de cholestérol devient entièrement insoluble à l’eau. Précisons que c’est sous forme estérifiée que le cholestérol circule dans notre organisme (moelle, cerveau et foie).
Quels sont les différents types de cholestérol ?
On distingue généralement deux types de cholestérol, à savoir le cholestérol LDL et le cholestérol HDL.
Le cholestérol HDL ou high-density lipoproteins
Ce type de cholestérol est souvent qualifié de « bon » cholestérol. Le principal rôle des HDL est le pompage du cholestérol du sang pour les véhiculer jusqu’au foie, l’endroit où il sera emmagasiné. De ce fait, on peut dire que les HDL favorisent la diminution du taux de cholestérol présent dans le sang, d’où la réduction du risque cardiovasculaire.
Le cholestérol LDL ou low-density lipoproteins
On considère le cholestérol LDL comme le « mauvais » cholestérol. Son rôle est de transporter le cholestérol du foie vers l’ensemble de notre organisme. Les LDL ont tendance à déposer du cholestérol sur les parois des artères. D’où le dépôt de plaques de graisse appelées « plaques d’athérome ».
Le taux de cholestérol LDL ne doit pas dépasser les 1,6 g/litre de sang. Pour les personnes à risques (diabétiques, corpulentes, etc.), ce dernier ne doit pas excéder 1,3 g/litre de sang.
Pourquoi analyser son taux de cholestérol ?
L’analyse du cholestérol du sang ou cholestérolémie doit devenir systématique à partir de l’âge de 45 ans chez les femmes et 35 ans chez les hommes. L’objectif est de détecter l’état d’hypercholestérolémie de la personne et de réaliser un bilan lipidique. Il est à noter que cette analyse doit être faite au moins tous les 5 ans.
Entre autres, la mesure du taux de cholestérol est indiquée dans d’autres cas comme :
- Avant de prescrire une contraception ;
- Vérification de l’efficacité d’un traitement hypocholestérolémiant ;
- Apparition des symptômes d’un taux élevé de cholestérol, comme les xanthomes par exemple.
L’analyse du cholestérol concerne à la fois le LDL, le HDL et le bilan cholestérol total/HDL. La réalisation de ce dernier permet notamment de faire une évaluation sur le risque cardiovasculaire. En même temps, le patient peut bénéficier d’une mesure des triglycérides du sang.
L’analyse du taux de cholestérol commence par une prise de sang au sein d’un laboratoire spécialisé. Il revient au médecin de juger si le jeûne est nécessaire ou non. Le patient peut parfois être amené à ne pas consommer d’alcool ou bien d’autres médicaments avant le test.
Quels sont les susceptibles résultats d’un test de cholestérol ?
Le taux de cholestérol est qualifié de normal dans les cas suivants :
- HDL > 0,42 g/l ou 1 mmol/l ;
- LDL < 1,60 g/l ou 4,1 mmol/l ;
- Triglycérides < 1,50 g/l ou 1,7 mmol/l.
On distingue trois situations de cholestérol élevé, à savoir :
- L’hypercholestérolémie pure (taux de LDL élevé) ;
- L’hypertriglycéridémie pure (taux de triglycérides ≥ 5 mmol/l) ;
- L’hyperlipidémie mixte (taux de LDL et de triglycérides élevés).
Le médecin prescrit alors le traitement le mieux adapté en tenant compte du résultat du test de cholestérol.
Quelles sont les « bonnes » graisses ?
Précisons tout d’abord que les « bonnes » ou les « mauvaises » graisses n’existent pas en pratique. En effet, c’est la quantité d’ingestion, pouvant être excessive ou insuffisante, qui définit leur effet sur l'organisme. On parle notamment des acides gras insaturés.
Vous pouvez trouver ces acides gras insaturés appelés « bonnes graisses » dans certaines huiles de cuisson, poissons et oléagineux.
Un exemple d’acides gras insaturé est les oméga-3. Peu présents dans le mode d’alimentation moderne, ces derniers assurent le bon fonctionnement de notre système cardiovasculaire. Sachez que ce sont de bonnes graisses que notre organisme ne peut pas produire. Il faut alors les puiser dans les aliments. Ils sont particulièrement procurés par les poissons gras, l’huile de colza, le soja et les noix.
D’autres acides gras insaturés sont également nécessaires à notre organisme. On parle des oméga-6 et oméga-9 qui sont présents surtout dans le maïs, le soja et l’huile de tournesol. Une alimentation saine est alors caractérisée par des apports en oméga-3 et oméga-6 bien en quantité équilibrée.
Les nutritionnistes remarquent les oméga-3 pour obtenir cet équilibre manquent dans l’alimentation actuelle.
Les risques d’un taux de cholestérol trop élevé
Un taux de cholestérol trop élevé est appelé hypercholestérolémie. Il s’agit d’un problème de santé à ne pas négliger. Cet excès est déclaré lorsque le taux total excède les 2 g/l.
Le dépassement de taux de cholestérol entraîne principalement des troubles cardiovasculaires. En surabondance dans l’organisme, le cholestérol s’entasse sur la paroi des artères, entraînant la formation de plaque d’athérome. C’est le cas d’athérosclérose dont les effets sur la santé peuvent être fatals.
Cette obstruction des vaisseaux sanguins expose le patient à d’importants risques d’hypertension artérielle. Notons que la rupture d’une plaque d’athérome peut provoquer :
- Un infarctus du myocarde ;
- Un accident vasculaire cérébral (AVC) ;
- Une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI).
Les conséquences d’un taux de cholestérol trop bas
Un faible taux de cholestérol dans l’organisme est appelé hypocholestérolémie. Cas relativement rare, cette dernière peut être héréditaire (d’origine génétique). Pourtant, cela n’exclut pas d’autres causes comme :
- La dénutrition ;
- La mauvaise absorption du cholestérol ;
- Une maladie génétique comme le cancer ;
- Une dépression nerveuse.
Les effets de l’alcool et du tabac sur le taux de cholestérol
L’alcool n’influence pas les LDL ou mauvais cholestérol. Par contre, il a plus d’effet sur les HDL ou bons cholestérol. Comme susmentionné, ces derniers réduisent les risques de maladies cardiovasculaires en protégeant les artères.
Il est à noter qu’on ne parle pas de tous les alcools, mais particulièrement du vin rouge. Pour votre santé cardiovasculaire, consommez avec beaucoup de modération du vin rouge. En effet, les nutritionnistes recommandent un à deux verres par jour.
Quel régime alimentaire adopter ?
Le régime alimentaire à adopter pour avoir un taux de cholestérol équilibré est diversifié. Il varie en fonction du cas du patient. De ce fait, il est vivement conseillé de se fier aux prescriptions du médecin traitant ou d’un nutritionniste.
Les légumes et les fruits
Les légumes et les fruits sont connus pour leur faible apport en calories. Ils approvisionnent l’organisme en micronutriments essentiels tels que les vitamines, les minéraux, les fibres et les oligo-éléments. Un régime alimentaire à base de légumes et de fruits est également riche en antioxydants qui empêchent l’oxydation du cholestérol et la formation des plaques d’athérome.
Diminuant le taux de graisses saturées dans le corps, ce mode d’alimentation ménage votre santé cardio-vasculaire.
Une alimentation saine
Pour avoir un taux de cholestérol équilibré, évitez le grignotage notamment d’aliments sucrés tels que les confiseries, les boissons sucrées, etc. Évitez également les nourritures trop grasses (les fritures, les feuilletés, les panures, les beignets, etc.).
Vous devez également limiter votre consommation de viandes rouges, de charcuteries, de sauces grasses, d’œufs, etc. Il est de même pour les aliments industriels et les fast-food.
Privilégiez les produits alimentaires riches de manière naturelle en omega-3 et omega-6. Il s’agit des huiles de tournesol, de colza et d’olive ; sans oublier les produits de mer tels que les crustacés et les poissons. Sachez que bon cholestérol rime avec alimentation riche en fibres. Cette dernière englobe les aliments complets comme les céréales, les pains et les féculents.
En ce qui concerne la manière de cuisiner, préférez la cuisson au grill pour les poissons et les viandes ainsi que la vapeur pour les légumes. Ce sont des techniques qui permettent de réduire la teneur en graisses des aliments.
Qu’en est-il des fromages ?
Ceux qui raffolent des fromages se demandent toujours sur l’effet de ces derniers sur le taux de cholestérol. Il est indéniable que ces produits laitiers favorisent le surpoids et particulièrement l’hypercholestérolémie. Si vous ne pouvez pas vous en passer, pensez alors à en réduire la quantité et la fréquence de consommation. Le mieux serait de ne pas excéder les 30 g/jour.
Avant d’acheter votre fromage, lisez attentivement l’étiquette. Portez de l’attention particulière pour les mentions « moins de graisses saturées », « moins de cholestérol », « plus d’acides gras insaturés ou essentiels », etc.
Le régime anti-cholestérol et la monotonie
Le régime anti-cholestérol est tout sauf monotone. Adopter le bon mode d’alimentation, c’est avant tout corriger certaines erreurs nutritionnelles avec de nouvelles habitudes alimentaires. Vous pouvez modérer les plats que vous cuisinez. Essayez de varier vos préparations avec les différents types de produits alimentaires cités ci-dessus.
Le cholestérol et l’activité physique
Nombreuses sont les recherches scientifiques qui ont prouvé que faire régulièrement du sport est bénéfique au maintien du taux de cholestérol. En effet, les activités physiques favorisent l’augmentation du taux de HDL et la réduction de ceux des LDL et des triglycérides.
Durant l’exercice physique notre organisme fonctionne mieux en utilisant le cholestérol. Voilà pourquoi il est vivement recommandé de pratiquer de la marche, de la course à pied, de la natation, du cyclisme et bien d’autres de manière régulière. Des spécialistes préconisent une séance de 30 à 60 au moins cinq fois par semaine.
Au bout de trois mois de pratique sportive à la fois modérée et régulière, une augmentation de taux de HDL de 10 % est constatée. D’un autre côté, une diminution de 25 % du taux de triglycérides peut être aussi enregistrée après 2 semaines.
Au début des années 2000, des scientifiques américains ont étudié le taux de lipoprotéines d’une centaine de personnes qui n’ont jamais changé leur mode d’alimentation. S’étalant sur environ huit mois, cette étude a une fois de plus prouvé que les individus qui ont pratiqué plus de sport ont le meilleur taux de cholestérol. D’où leur faible exposition au risque de maladies cardio-vasculaires.
Donc, pour votre santé, pratiquez régulièrement du sport !
Les traitements pour faire baisser le taux de cholestérol
Peu importe l’origine de l’augmentation du taux de cholestérol, l’objectif est toujours de rétablir le déséquilibre lipidique. Seul un médecin peut vous prescrire les médicaments les mieux adaptés si besoin est. Il s’agit ici des médicaments appelés « hypolipémiants ».
En cas d’hypercholestérolémie, un suivi médical régulier est de rigueur. Selon les recommandations de votre médecin traitant, des consultations sont à programmer. Toutefois, des examens et des analyses peuvent être prescrits par le médecin. Ce dernier demande à son patient des bilans sanguins. Souvent onéreux, les frais de ces derniers peuvent être pris en charge par une mutuelle santé.
Pendant les séances, n’hésitez pas à lui faire part de vos améliorations et surtout de vos complications. Informez-le de toute forme d’effets indésirables d’un médicament. Il peut s’agir des nausées, des malaises, etc. Gardez un mode vie saine en suivant les recommandations de votre médecin.