Indications sur le tercian
Le tercian est un médicament utilisé pour traiter des troubles du comportement avec agitation et agressivité chez l’enfant âgé de plus de 6 ans. Chez l’adulte, il permet de soigner :
- Les états psychotiques aigus
- Les états psychotiques chroniques tels que les délires chroniques non schizophréniques (psychoses hallucinatoires chroniques, délires paranoïaques) et les schizophrénies
- L’anxiété : traitement symptomatique de courte durée si les thérapies habituelles ne sont pas efficaces
- L’épisode dépressif majeur : il s’agit d’un traitement de courte durée associant le tercian avec un antidépresseur. La thérapie dure en moyenne entre 4 et 6 semaines.
Posologie du tercian
Le tercian est toujours prescrit à faible dose. Cependant, cette posologie peut augmenter selon l’état de santé du patient. Ce médicament se mange généralement 2 à 3 fois par jour.
Chez l’adulte, la posologie dépend de la pathologie concernée :
- États psychotiques aigus et psychotiques chroniques ou épisode dépressif majeur : une dose à raison de 50 à 300 mg par jour est suffisante. Elle peut être augmentée à 600 mg par jour selon le cas de chaque sujet. Chez les personnes âgées, veillez à ce que la dose journalière n’excède pas 100 mg.
- Anxiété : la dose journalière varie entre 25 et 100 mg. Le traitement ne doit pas durer plus de 4 semaines.
Chez l’enfant de plus de 6 ans, la dose journalière à prendre est de 1 à 4 mg par kg. Préférez la forme solution buvable pour simplifier l’assimilation du médicament.
Effets indésirables du tercian
Quelques effets secondaires peuvent apparaître lors de la prise de tercian :
- Des affections hématologiques et du système lymphatique : il peut s’agir de leucopénie ou d’agranulocytose. Dans ce dernier cas, il vous est conseillé de vérifier systématiquement la formule sanguine.
- Des affections vasculaires : il peut s’agir de l’hypotension orthostatique, d’embolies pulmonaires et de thromboembolies veineuses.
- Des affections du système nerveux : une somnolence ou une sédation se manifeste au tout début du traitement. Des dyskinésies précoces, un syndrome extrapyramidal et des dyskinésies tardives peuvent aussi survenir. Vous pouvez, de temps en temps, présenter des crises convulsives, surtout si vous avez des antécédents d’épilepsie. Les effets anticholinergiques de la cyamémazine peuvent entraîner une entérocolite nécrosante fatale.
- Des affections oculaires : à cause des actions anticholinergiques de la cyamémazine, des problèmes de l’accommodation se manifestent. Des dépôts brunâtres dans le segment antérieur de l’œil sont aussi remarqués. Cela n’affecte cependant pas votre vision.
- Des lésions du rein et des voies urinaires : les effets anticholinergiques de la cyamémazine peuvent provoquer des risques d’œdème urinaire.
- Des troubles psychiatriques : les patients peuvent présenter une indifférence, une variation de l’état thymique, une confusion ou des réactions anxieuses à cause des effets anticholinergiques de la cyamémazine.
- Des affections endocriniennes : il s’agit de l’hyperprolactinémie.
- Des dysfonctionnements des organes de reproduction et du sein : le patient peut souffrir d’une impuissance, une aménorrhée, une gynécomastie, une galactorrhée ou une frigidité. Parfois, vous pouvez présenter un priapisme.
- Des troubles généraux et des anomalies au site d’administration : vous présentez une dysrégulation thermique. Dans certains cas, vous manifestez un œdème périphérique.
- Des dysfonctionnements du métabolisme et de la nutrition : cela peut se traduire par une hyperglycémie, une altération de la tolérance au glucose, une prise de poids ou un diabète. Un syndrome de sécrétion anormale de l’hormone anti-diurétique et une hyponatrémie peuvent aussi survenir.
- Des troubles cardiaques : un allongement de l’intervalle QT et des torsades de pointes peuvent se manifester.
- Des troubles de la peau : il peut s’agir de la photosensibilisation ou des réactions cutanées allergiques.
- Des affections hépatobiliaires : un risque hépatique de type cytolytique, cholestatique et mixte ou un ictère cholestatique peuvent être constatés.
- Des lésions puerpérales, gravidiques et périnatales : cela touche le syndrome de sevrage néonatal.
Quel que soit l’effet indésirable qui se manifeste, vous devez toujours le déclarer. La déclaration doit être effectuée auprès d’un des centres régionaux de pharmacovigilance et de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). De cette façon, il est facile de faire un suivi concernant le rapport sur les bénéfices et les risques.
Contre-indications sur le tercian
L’utilisation du tercian est interdite chez certains patients :
- Les personnes qui souffrent d’hypersensibilité à la cyamémazine ou aux excipients du tercian
- Les personnes qui présentent un risque de glaucome par fermeture de l’angle
- Les sujets qui manifestent un antécédent d’agranulocytose
- Les personnes qui présentent un risque de rétention urinaire
- Les sujets qui souffrent d’une allergie au blé, à part la maladie cœliaque.
L’association du tercian avec d’autres médicaments est aussi interdite. On parle ici de :
- La dompéridone
- L’hydroxyzine
- L’escitalopram et le citalopram
- Les dopaminergiques hors Parkinson tels que le cabergoline ou le quinagolide.
Précautions d’emploi
Chaque patient doit savoir qu’il est obligatoire d’aviser son médecin traitant dès qu’une angine, une fièvre ou un autre problème se manifeste. Dans ce cas, le contrôle de l’hémogramme est indispensable. Si la vérification révèle des changements, le traitement doit être immédiatement arrêté.
Chez les patients qui présentent de l’hyperthermie, la thérapie doit être suspendue. Ils peuvent également manifester une instabilité artérielle et une sudation entraînant des signes d’appels précoces.
Chez certains patients, l’allongement de l’intervalle QT peut se manifester. Celle-ci peut entraîner un risque de troubles du rythme ventriculaire graves, une hypokaliémie ou une bradycardie. Avant de commencer le traitement à base de tercian, assurez-vous donc de l’absence de ces facteurs qui peuvent provoquer ce problème du rythme.
Évitez de prendre des médicaments qui peuvent provoquer une hypokaliémie, une bradycardie marquée, un allongement de l’intervalle QT et un ralentissement de la conduction intracardiaque. Les personnes qui suivent un traitement à base de neuroleptique doivent toujours effectuer un ECG avant de débuter la thérapie par tercian.
Chez les personnes âgées ou qui présentent un risque d’accident vasculaire cérébral, le tercian doit être utilisé avec prudence. Les patients âgés souffrant de psychose et de démence qui suivent un traitement à base d’antipsychotiques présentent un risque de mortalité élevé.
Les personnes atteintes de TEV (thromboembolies veineuses) ou qui présentent des facteurs risques élevés de cette maladie doivent prendre des mesures spécifiques avant de suivre le traitement par tercian.
Chez les personnes âgées, ne négligez pas l’apparition de dyskinésie tardive.
Pour les patients qui manifestent un iléus paralytique, qui se traduit par des douleurs abdominales ou une distension, ils doivent être traités rapidement.
Pour limiter les risques de torsades de pointes, l’association du tercian avec des antiparkinsoniens dopaminergiques, des antiparasitaires, de la lévodopa et de l’alcool est à éviter.
L’utilisation du tercian est interdite chez les enfants de moins de 6 ans du fait qu’il peut causer une fausse route. En revanche, un enfant de plus de 6 ans peut prendre ce médicament. Il doit effectuer un examen clinique afin d’évaluer ses capacités d’apprentissage. La dose sera déterminée selon l’état clinique de l’enfant.
Du fait que le tercian renferme du lactose, les personnes qui présentent un déficit en lactase de Lapp, une intolérance au galactose, un syndrome de galactose ou de malabsorption de glucose ne doivent pas en prendre. L’administration de ce médicament peut être aussi prescrite en cas de maladie cœliaque. Le tercian ne représente pas de danger chez les sujets qui souffrent de cette pathologie.
Chez certaines personnes qui suivent un traitement au tercian, un suivi renforcé est de mise :
- Les épileptiques : les personnes qui souffrent d’épilepsie peuvent manifester des crises convulsives ou une réduction du seuil épileptogène. L’arrêt du traitement est donc recommandé.
- Les patients qui sont sensibles aux effets extrapyramidaux, à la sédation ou à l’hypotension orthostatique.
- Les patients qui souffrent d’une constipation chronique.
- Les patients qui présentent une hypertrophie prostatique.
- Les personnes qui sont atteintes de troubles cardiovasculaires.
- Les personnes qui souffrent d’insuffisances rénale ou hépatique.
Bref, les patients qui suivent un traitement de tercian ou d’antipsychotiques doivent bénéficier d’un suivi clinique et biologique. Les sujets atteints du diabète et qui présentent du risque du diabète sont aussi à suivre de près.
Interactions avec d’autres médicaments
L’interaction du tercian avec les médicaments suivants est interdite :
- Les dopaminergiques hors Parkinson
- L'escitalopram et citalopram : ils peuvent provoquer des troubles du rythme ventriculaire de type torsades de pointe.
- L’hydroxyzine et le dompéridone : ils peuvent entraîner des torsades de pointes.
- Les neuroleptiques : ils peuvent entraîner des torsades de pointes. Ils sont nombreux : chlorpromazine, amisulpride, halopéridol, tiapride, pipampérone, pimozide, pipotiazine, fluphenazine, sultopride, zuclopenthixol et lévomépromazine.
- Les antiparasitaires : ils peuvent aussi provoquer des torsades de pointes. Ils regroupent le pentamidine, l’arténimole, le halofantrine, la chloroquine et la pipéraquine. Suivez une seule thérapie à la fois. Si l’association est inévitable, une surveillance ECG et un contrôle préalable du QT sont obligatoires.
- Les antiarythmiques engendrant des torsades de pointes. Ils regroupent les antiarythmiques de classe Ia tels que la disopyramide, l’hydroquinidine et la quinidine et les antiarythmiques de classe III.
- L’alcool et les boissons alcoolisées: ces types de boissons stimulent l’effet sédatif du tercian. C’est la raison pour laquelle sa consommation est interdite chez les personnes qui utilisent des machines ou conduisent des véhicules.
- Lévodopa
- Les antiparkinsoniens dopaminergiques : ils peuvent entraîner et intensifier les troubles psychotiques.
- La méthadone : il augmente le risque des troubles du rythme ventriculaire, tout particulièrement les torsades de pointes.
- Le sodium ou l’oxybate de sodium.
Cependant, il existe certains médicaments qui peuvent être utilisés avec le tercian. Leur association requiert néanmoins des précautions d’emploi :
- Les bradycardisants : ils peuvent entraîner des torsades de pointes. Ils concernent les béta-bloquants, les digitaliques, les anticholinestéraiques, les antiarythmiques de classe Ia et la pilocarpine. Dans ce cas, une électrocardiographique et une surveillance clinique sont de mise.
- Les hypokaliémiants : ils regroupent les laxatifs stimulants, l’amphotéricine B par voie IV, le tétracosactide et les diurétiques hypokaliémiants. Ils provoquent des torsades de pointes. La réalisation d’un électrolytique, d’un électrocardiogramme et d’une surveillance clinique est obligatoire avant de suivre un traitement par tercian. Corrigez également l’hypokaliémie.
- Les bêta-bloquants : ils peuvent engendrer des torsades de pointe. Un électrocardiographique et un suivi clinique sont indispensables.
- L’azithromycine, la norfloxacine, la ciprofloxacine, l’azithromycine et la roxithromycine.
- Le lithium : il augmente le risque de formation des signes neuropsychiques. Au début de l’association, une surveillance clinique et biologique systématique est indispensable.
- L’anagrelide : il amplifie les risques de torsades de pointes. Pendant l’association des deux traitements, pensez à effectuer un électrocardiogramme et une surveillance clinique.
- Le ciprofloxacine, la norfloxacine et le levofloxacine
- L’ondansétron
- Les antiacides, les adsorbants et les topiques gastro-intestinaux : laissez un écart de 2 heures au moins entre la prise des neuroleptiques phénothiaziniques et les antiacides.
Concernant les médicaments qui suivent, leur association avec le tercian est à considérer :
- Les médicaments qui réduisent le seuil d’épileptogène.
- Les médicaments atropiniques
- Les médicaments sédatifs
- Les médicaments qui réduisent la pression artérielle
- Le dapoxetine
- L’orlistat.
Surdosage du tercian
En cas de surdosage du tercian, le patient peut présenter un syndrome parkinsonien gravissime ou un coma. Pour remédier à cela, une surveillance cardiaque et respiratoire ainsi qu’un traitement symptomatique est obligatoire. Le suivi ne doit pas s’arrêter avant le rétablissement du sujet.
Aspect et forme du tercian
Le tercian se présente sous forme de comprimé pelliculé sécable. Vous avez l’embarras du choix : tercian 25 mg (boîte de 30), tercian 100 mg (boîte de 50) ou tercian 25 mg (boîte de 100). Ce médicament est aussi disponible en solution buvable ou en injection.
Composition du tercian
Le cyamémazine est le principal actif du tercian. Celui-ci contient des excipients à effets notoires comme l’amidon de blé et le lactose monohydraté.
Il renferme également d’autres excipients tels que le bleu patenté V, la silice colloïdale hydratée, le talc, l’alginique acide, le macrogol 6000, l’hypromellose, le titane dioxyde et le magnésium stéarate.
Mode de conservation du tercian
Pour les comprimés pellicules sécables, la durée de conservation est de 2 ans au maximum. Ils doivent être conservés dans un endroit à l’abri de la lumière et à une température inférieure à 30 °C.
En ce qui concerne la solution buvable, la durée de conservation est aussi de 2 ans au maximum. Elle doit être gardée dans un endroit à l’abri de la lumière et à une température moins de 30°C. Son emballage d’origine ne doit pas être enlevé. Une fois que le flacon est ouvert, sa durée de stockage est de 1 mois.
Pour une solution injectable, la durée de conservation est de 18 mois. Gardez-la dans un endroit non exposé à la lumière. Le produit doit être consommé une fois que vous l’avez ouvert.
Le tercian bénéficie d’un taux de remboursement à hauteur de 65 % de la part de la Sécurité sociale. Pour une meilleure prise en charge, souscrivez une complémentaire santé. Grâce à Santors, vous pouvez comparer toutes les offres disponibles.