Quels sont les différents types de maladie auto-immune ?
Actuellement, on recense 80 types de maladies auto-immunes. Cependant, sur le plan clinique, elles se regroupent généralement en deux grandes catégories :
- Les maladies auto-immunes systémiques, connues aussi sous le nom de maladies auto-immunes généralisées : elles surviennent lorsque les cellules immunitaires s’attaquent aux organes et aux tissus. Elles rassemblent de nombreux troubles, comme la polyarthrite rhumatoïde, la sclérodermie, le lupus, le syndrome de Gougerot-Sjögren, certaines vascularisées et les myosites.
- Les maladies auto-immunes localisées, appelées également maladies auto-immunes spécifiques d’organes : elles apparaissent quand les anticorps s’attaquent à un organe de l’organisme en particulier. C’est le cas notamment du diabète de type 1, où les cellules s’attaquent au pancréas, de la sclérose en plaques, où les anticorps s’attaquent à la moelle épinière et au système nerveux, et de la thyroïdite, où comme son nom l’indique les cellules immunitaires portent atteinte à la thyroïde.
Comment apparaissent les maladies auto-immunes ?
Il faut savoir que le système immunitaire est un véritable écosystème. Constitué de milliers de cellules, dont les globules blancs, les molécules et les anticorps, il permet de protéger l’organisme des infections bactériennes et virales. Ainsi, en cas d’agression extérieure, ces cellules sont activées pour imbiber les agents pathogènes. Mais tout ne marche pas toujours comme prévu : en effet, elles peuvent causer la destruction des organes et des tissus. Au lieu de les protéger, elles se multiplient pour détruire l’organisme. C’est à ce moment-là que l’on parle de maladies auto-immunes.
Plusieurs anticorps sont impliqués lors de l’apparition des maladies auto-immunes, telles que :
- Les anticorps « cytolytiques » : ces derniers attaquent l’organisme en détruisant les cellules. En cas d’hémolytique, ils se fixent sur les globules rouges avant de les détruire.
- Les anticorps bloquants : ils s’attaquent aux récepteurs à l’origine de la transmission de l’influx nerveux entre le nerf et le muscle. Lorsqu’ils s’y fixent, le système immunitaire ne fonctionne plus normalement.
- Les anticorps stimulants : comme leur nom l’indique, ils stimulent le développement des cellules, en cas de la maladie auto-immune de la thyroïde où ils entraînent l’hypersécrétion des hormones thyroïdiennes, provoquant la formation d’un goitre.
Les lymphocytes sont aussi impliqués dans l’apparition des maladies auto-immunes. Effectivement, lorsqu’ils sont trop nombreux, ils détruisent les cellules saines de l’organisme, parce qu’ils travaillent à outrance. Ce phénomène est à l’origine du diabète de type 1 ou du lupus.
Quels sont les symptômes des maladies auto-immunes ?
Il existe environ 80 types de maladies auto-immunes et les symptômes varient d’un trouble à un autre. Ces pathologies ont néanmoins quelques signes en commun :
- Une sensation de douleur au niveau de l’organe touché par la maladie,
- Un gonflement ou des rougeurs localisés sur l’organe touché,
- De la fièvre,
- Des douleurs articulaires et musculaires,
- Des bouffées de chaleur.
Néanmoins, les maladies auto-immunes peuvent être asymptomatiques. C’est le cas du diabète du type 1, dont les cellules immunitaires détruisent progressivement les cellules du pancréas qui fabriquent l’insuline.
Quelles sont les causes des maladies auto-immunes ?
Selon Patrick Blanco, chef de service d’immunologie du CHU Bordeaux et chef d’équipe au CNRS sur les maladies auto-immunes, les causes exactes des maladies auto-immunes sont encore méconnues. Néanmoins, de nombreux facteurs entrent en jeu pour favoriser leur apparition :
Le facteur génétique
La prédisposition génétique joue un rôle dans l’apparition des maladies auto-immunes. Effectivement, si un apparenté au 1er ou au 2e degré (parents, fratrie) est touché, vous risquez également d’être frappé par la maladie. D’après l’Institut Pasteur, le diabète de type 1 passe 4 à 8 % chez les apparentés diabétiques contre 0,4 dans la population.
Les troubles hormonaux
D’après Gérard Eberl, chercheur et responsable de l’Unité Microenvironnement et immunité à l’Institut Pasteur et Roberto Mallone, PU-PH, chercheur en Immunologie du diabète au sein de l’unité INSERM à l’Institut Cochin, les hormones sexuelles constituent des facteurs déclenchants : les femmes présentent plus de risques que les hommes. Néanmoins, le diabète de type 1 touche pourtant plus d’hommes que les femmes.
Les changements environnementaux
Certains spécialistes estiment que les maladies auto-immunes pourraient être causées par les rayons ultraviolets, les virus, les substances médicamenteuses, les agents chimiques, le stress, l’alimentation, ou encore le tabagisme.
Le diagnostic d’une maladie auto-immune
Le diagnostic d’une maladie auto-immune est établi par le biais d’examens cliniques, biologiques ou radiologiques. En général, ces examens sont réalisés de manière progressive (autrement dit par étapes) en débutant par des analyses orientant vers une maladie auto-immune. Si les résultats confirment cette hypothèse, d’autres examens seront demandés.
Dans beaucoup de cas, les maladies auto-immunes peuvent être diagnostiquées grâce à un prélèvement sanguin. Celui-ci permet d'identifier les cellules responsables du dysfonctionnement immunitaire, notamment :
- les anti-thyropéroxydase (thyroïdite),
- les antirécepteurs de l’acétylcholine (myasthénie),
- les anticorps anti-insuline (diabète),
Comment traiter une maladie auto-immune ?
À l’heure actuelle, en traitant une maladie auto-immune, on vise à :
- Réduire l’inflammation. Cette stratégie thérapeutique s’effectue par le biais de l’administration des corticoïdes ou d’immunosuppresseurs. Ces médicaments visent à diminuer l’inflammation et l’action du système immunitaire,
- Prévenir la complication de la maladie,
- Pallier au dysfonctionnement de l’organe touché. C’est le cas de l’insuline en cas de diabète et de la thyroxine en cas de pathologies thyroïdiennes.
- Imbiber l’activation des cellules immunitaires.
Les maladies auto-immunes : quelle prise en charge ?
Les maladies auto-immunes font partie des affections longue durée (ou ALD) dites « exonérantes ». En effet, à la différence des ALD « non exonérantes » qui durent moins de six mois, elles requièrent un traitement permanent dont les frais sont particulièrement coûteux. Parmi les maladies prises en charge se trouvent :
- Le déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé, infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH),
- Le diabète de type 1,
- l’hémolyse,
- Les maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé spécialisé,
- Le lupus érythémateux systémique et sclérodermie systémique,
- La polyarthrite rhumatoïde évolutive,
- La maladie de Crohn évolutive,
- La sclérose en plaques,
- La spondylarthrite ankylosante.
Les personnes atteintes d’une maladie auto-immune catégorisée en tant que ALD exonérante bénéficient d’une prise en charge de 100 % par la Sécurité sociale, ce qui permet de percevoir le remboursement intégral des frais de traitement sur la base proposée par la Sécurité sociale.
Hygiène de vie et maladies auto-immunes
Lorsque l’on est atteint d’une maladie auto-immune, il convient d’apporter quelques modifications au niveau de l’hygiène et du mode de vie. On a tendance à conseiller :
- Une alimentation équilibrée, qui privilégie les produits sains et exclut les boissons sucrées, les plats frits, et les produits transformés.
- Un sommeil réparateur : dormir suffisamment permet au corps de se réparer et de limiter le stress,
- De l’activité physique, afin d’éviter la sédentarité et de renforcer le système immunitaire.
Maladies auto-immunes et alimentation
Une alimentation saine et équilibrée peut, selon quelques études, permettre d’atténuer certains symptômes des maladies auto-immunes. Même si pour l’instant aucun lien de causalité n’est établi, il existe bien un lien statistique entre alimentation saine et diminution des symptômes chez des patients atteints d’une sclérose en plaques, de la maladie de Crohn ou encore d’une polyarthrite rhumatoïde.
Si vous êtes atteint d’une maladie auto-immune et que vous souhaitez modifier votre alimentation en conséquence, demandez conseil à votre médecin traitant, qui peut vous orienter vers un spécialiste de la nutrition. De manière générale, on a tendance à conseiller une alimentation riche en fruits, en légumes et en légumineuses et pauvre en sucres et en viande rouge.
Malgré d’importantes avancées médicales, le traitement des maladies auto-immunes reste à ce jour relativement complexe. De nombreux patients se voient obligés d’essayer plusieurs traitements avant de découvrir celui qui leur convient. La souscription d’une complémentaire santé vous garantira la prise en charge de la totalité de vos frais de santé, voire vous permettra de bénéficier du remboursement de soins dits “alternatifs” en fonction de la formule choisie. Santors vous aide à trouver la mutuelle qui correspond véritablement à vos besoins : réalisez un devis dès maintenant !
Bibliographie
Maladies auto-immunes - INSERM
Une maladies auto-immune, c’est quoi - La rhumatologie
Définition de l’ALD - Améli