Depuis, on en sait davantage sur les vertus thérapeutiques des rayons du soleil. C’est ainsi que la photochimiothérapie extracorporelle (PCE) a été développée dans les années 1980 sur la base des recherches du dermatologue américain Edelson.
Que faut-il savoir sur cette technique ? Comment se passe le traitement ? Quelles sont les maladies que l’on peut soigner avec ? Tour d’horizon sur la photochimiothérapie extracorporelle dans notre dossier spécial.
Qu’est-ce que la photochimiothérapie extracorporelle ?
La photochimiothérapie extracorporelle ou photophérèse extracorporelle est « une méthode thérapeutique qui consiste à irradier les leucocytes préalablement collectés par aphérèse et sensibilisés par le 8 méthoxypsoralène (8-MOP) ». On la confond souvent avec la Puvathérapie qui se base sur l’association d’une exposition lumineuse et de l’administration d’une molécule chimique photosensibilisante.
La particularité essentielle de la photochimiothérapie extracorporelle est que l’irradiation se passe ex vivo contrairement à la Puvathérapie. Voici les étapes essentielles de la procédure :
- 2 heures après l’ingestion par le patient du 8-MOP, le sang est prélevé
- Les composants sanguins sont par la suite séparés par leucaphérèse
- La fraction de sang enrichie en leucocytes et contenant l’agent photosensibilisant fait l’objet d’une irradiation par UVA
- Le sang traité est ensuite transfusé dans le patient.
2 types de procédures
En France, la PCE est réalisée suivant 2 types de procédures :
- Suivant le système fermé ou « système en ligne » : ici, la PCE est réalisée en utilisant un seul appareil
- Suivant le système ouvert ou « système multisupport » : le traitement est, dans ce cas, réalisé en utilisant deux appareils : un séparateur cellulaire et un irradiateur.
Les maladies soignables par photochimiothérapie
La photochimiothérapie permet de soigner plusieurs maladies, essentiellement des maladies dermatologiques ou auto-immunes.
Lymphomes T cutanés
Les lymphomes T cutanés rassemblent plusieurs maladies lymphoprolifératives touchant la peau. Le mycosis fongoïde (MF) et le syndrome de Sézary sont les plus courantes d’entre elles. Elles se manifestent par les mêmes symptômes, mais le syndrome de Sézary est plus agressif et peut affecter les ganglions lymphatiques ainsi que des organes essentiels comme la rate ou les poumons.
Diverses études tendent à montrer l’efficacité de la PCE sur ces 2 maladies avec une réponse attendue après 5 à 6 mois de traitement. Si la réponse est satisfaisante, le traitement peut être poursuivi sur plusieurs années. Pour optimiser l’efficacité du PCE, cette dernière peut être associée à d’autres traitements tels que le bexarotène ou encore l’interféron alpha.
Maladie du greffon contre l’hôte
Cette maladie touche environ 40 à 60 % des individus ayant subi une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Elle a pour principal symptôme une atteinte cutanée, hépatique et gastro-intestinale.
La PCE n’est utilisée qu’en seconde intention dans le cas où une corticothérapie ne marcherait pas. Si l’on en croit des études récentes, le taux de réponse après un traitement PCE est de 69 % pour la forme aiguë et 64 % pour la forme chronique.
Rejet de greffe de cœur et de poumon
Quelques études réalisées en 2014 suggéreraient un effet bénéfique de la PCE dans le traitement de patients ayant un problème de rejet de greffe d’organe, surtout pour la greffe du cœur et la greffe du poumon. Pour les greffes pulmonaires, la PCE n’est prescrite que si le rejet se manifeste par une bronchiolite oblitérante.
Des effets possibles sur la maladie de Crohn
Différentes études qui mettent en relief une certaine efficacité de la PCE sur la maladie de Crohn. Elle n’est toutefois prescrite que si le traitement conventionnel est inefficace. Notez cependant que les données restent encore très limitées. Il existe en outre des traitements biothérapies avec une efficacité plus intéressante.
La photochimiothérapie extracorporelle est un traitement très bien toléré. C’est-à-dire qu’elle n'entraîne quasiment aucun effet secondaire. On n’observe ces dernières que dans 3,5 à 3,7 % des cas. Pour bénéficier d’une prise en charge pour cet acte thérapeutique, souscrivez à une bonne mutuelle santé en comparant les devis. Santors vous accompagne dans cette démarche.