Heureusement, les avancées de la médecine apportent différents moyens de traitements contre ces pathologies, dont la médication.

Pour enfin comprendre la portée des médicaments les plus utilisés chez les seniors, lisez ce dossier complet qui détaille leurs molécules constituantes.

Les traitements médicamenteux de l’hypertension et des troubles cardiovasculaires

D’après le rapport d’évaluation effectuée par la haute Autorité de santé, il existe 9 classes de médicaments antihypertenseurs dont les plus utilisés sont :

Diurétiques

Les diurétiques sont indispensables en cas d’hypertension artérielle. Et pour cause, ils facilitent l’élimination du sel du compartiment vasculaire vers les urines. Cette action aura pour conséquence d’abaisser votre rythme cardiaque.

Quant à leur composition, elle dépend de la famille à laquelle, ils appartiennent :

• Les diurétiques de l’anse de Henlé sont par exemple constitués principalement de deux principes actifs : furosémide (Lasilix) et bumétanide (Burinex). Ces derniers évitent la réabsorption du sel, du chlore et du potassium au niveau de la branche ascendante de l’anse de Henlé. Du point de vue chimique, cette famille de diurétiques fait partie des sulfamides. Ces substances agissent donc rapidement après la prise. Mais, ce groupe figure parmi les diurétiques provoquant le plus d’effets indésirables.
• Les diurétiques thiazidiques et apparentés (DIUth) sont composés de l’hydrochlorothiazide (Esidrex) et l’indapamide (Fludex). Ces deux médicaments sont généralement présents dans les associations de médicaments contre l’hypertension. Cette famille est aussi considérée comme des sulfamides. Mais à la différence des diurétiques de l’anse, elle agit lentement (environ 12 heures).
• Les diurétiques hyperkaliémiants antialdostérones sont généralement formés de deux principes actifs : le spironolactone (Aldactone) et l’éplérénone (Inspra). Ils favorisent dans ce cas l’élimination du sodium vers les urines.

Les diurétiques sont efficaces pour réduire la rétention d’eau et de sel dans les compartiments extracellulaires. Malheureusement, ils peuvent causer la chute de la pression artérielle, des plis cutanés, des crises de goutte, voire de tachycardie.

Inhibiteurs du système rénine angiotensine

Les inhibiteurs agissent directement sur certaines enzymes qui interviennent au niveau du système rénine angiotensine. Leur composition dépend de leur forme :

• Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) dont le mécanisme d’action moléculaire consiste à bloquer la production de l’angiotensine II (hormone qui augmente la pression artérielle). Ils sont représentés dans de nombreux médicaments, comme captopril, l’énalapril, le lisinopril (en) et le ramipril. Malheureusement, leur action est incompatible avec la grossesse, car elle risque de nuire au développement du fœtus. Sinon, ils peuvent également être à l’origine de toux et de l’œdème de Quincke chez les personnes âgées.
• Les antagonistes de l’angiotensine II (ARAII ou sartans) dont l’action est similaire aux IEC. Effectivement, ils bloquent la fonction de l’angiotensine II. Leur intervention permet donc d’abaisser la pression artérielle. Ils possèdent d’ailleurs peu d’effets indésirables en raison de leur arrivée récente dans le milieu pharmaceutique. Néanmoins, leur prise est contre-indiquée chez les femmes enceintes.

Bêtabloquants dans le traitement de l’HTA

Comme leur nom l’indique, les bêtabloquants bloquent les récepteurs (bêta adrénergiques) qui sont impliqués dans l’élévation de la pression artérielle. Par la même occasion, ils réduisent la force de contraction du cœur.

Les bêtabloquants se caractérisent par leur :

• Action de prévention contre les troubles cardiaque (infarctus du myocarde, angine de poitrine…).
• Effet vasodilatateur périphérique qui bloque les récepteurs alpha 1 adrénergiques (labetalol)

Le revers de la médaille ? La prise de ce type de médicaments provoque des effets indésirables assez gênants, comme les problèmes digestifs, la fatigue, le ralentissement du rythme cardiaque, l’insomnie, et des troubles de l’érection.

Inhibiteurs calciques dans le traitement de l’HTA

Ces médicaments (AMLODIPINE, AMLOR, FLODIL, …) sont constitués de principes actifs qui bloquent l’entrée du calcium dans les cellules. Cette action permet ainsi de relâcher les artères conduisant à une réduction de l’activité cardiaque. Par conséquent, elle diminue la pression artérielle.

Les inhibiteurs calciques s’adressent principalement aux personnes âgées qui souffrent d’hypertension artérielle sévère (mal régulées par les bêtabloquants), de troubles cardio-vasculaires, de surpoids et de diabète.

Association d’antihypertenseur

Actuellement, de nombreux médicaments (COAPROVEL, BISOPROLOL, LOGIMAX, …) associent deux antihypertenseurs. Ainsi, les bêtabloquants les antagonistes de l’angiotensine II et les inhibiteurs de l’enzyme peuvent être mélangés aux inhibiteurs calciques et diurétiques. L’interaction entre les antihypertenseurs renforce l’action du médicament.

L’apaisement des douleurs par des antalgiques

Les douleurs sont très fréquentes chez les personnes âgées. Pour les apaiser, ces dernières n’utilisent pas forcément les mêmes antalgiques.

Ci-après les antalgiques les plus prisés des seniors :

Antalgiques de niveau 1

Les antalgiques de palier 1 sont pris pour apaiser les douleurs jugées faibles à modérées. Ils rassemblent principalement le :

• Paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan...) dont la posologie se situe environ 500 mg/prise. Si possible, évitez de dépasser 3 g/jour. Ce médicament soulage les maux de tête, les lombalgies, les douleurs articulaires, l’arthrose, les douleurs post chirurgie… Bien qu’il soit le moins toxique, il entraîne des effets indésirables graves, surtout chez les personnes souffrant d’un problème hépatique
• AINS (Anti-inflammatoire non stéroïdien) qui sont présentes dans de nombreux médicaments, comme l’aspirine (Aspégic, Kardégic...), l’ibuprofène, le diclofénac (Voltarène, Emulgel)… Ils sont principalement pris en cas d’affections rhumatismales, fièvres, prévention des troubles cardio-vasculaires, etc. La consommation à outrance des AINS peut provoquer des troubles graves, comme l’ulcère de l’estomac (une pathologie responsable d'une hémorragie digestive).

Les antalgiques de palier 2

Lorsque les antalgiques de niveau 1 sont incapables de soulager vos douleurs, votre médecin peut vous prescrire les analgésiques de palier 2. Considérés comme des opiacés faibles (dérivé de la morphine et de l’opium), ils agissent directement au niveau du cerveau, notamment sur les récepteurs responsables de l’élimination des douleurs.

Pour obtenir des antalgiques de palier 2, les fabricants associent le paracétamol avec :

• Codéine (Dafalgan codéine…)
• Dihydrocodéine
• Dextropropoxyphène
• Tramadol (Ixprim, Zaldiar, Topalgic, Zamudol)

Les antalgiques de palier 3

Les antalgiques de palier 3 sont des opioïdes forts. Effectivement, ils sont constitués de principes actifs très puissants, tels que la morphine et ses dérivés (hydromorphone, péthidine, …). Cette forte composition leur permet de soulager les douleurs dites « intenses et rebelles ».

Leur utilisation doit se faire avec précaution pour éviter les risques de troubles graves, et d’accoutumance.

Les antidiabétiques

Le diabète fait partie des maladies qui touchent principalement les personnes âgées. Même si son arrivée est inévitable chez certains patients, les douleurs peuvent être soulagées par les médicaments suivants :

La famille des biguanides

Les biguanides diminuent votre taux de glycémie, si vous souffrez de diabète de type 2. Cette action hypoglycémiante est possible grâce à la stimulation de l’action de l’insuline. Par conséquent, ces médicaments réduisent la production de sucre par le foie. Par la même occasion, ils évitent aussi l’absorption de glucose dans l’intestin.

La metformine (par exemple Glucophage, Stagid…) est la seule molécule de la famille des biguanides disponible actuellement. Elle entraîne peu d’effets indésirables. Vous risquez moins de développer d’AVC, ou de prendre de poids. En plus, ce médicament vous évite l’hypoglycémie, même s’il est utilisé en monothérapie.

Les sulfamides hypoglycémiants

Ces derniers appelés « sulfonylurées » correspondent à une classe d’antidiabétiques oraux. Ils rassemblent de nombreuses molécules, comme :

• carbutamide
• glipizide
• glibenclamide
• gliclazide
• glibornuride
• glimépiride

Bien que chaque molécule possède ses propres caractéristiques, les sulfamides hypoglycémiants aident votre pancréas à sécréter plus d’insulines. Votre médecin vous les prescrit, en cas d’échec des biguanides.

Les sulfamides sont efficaces pour abaisser le taux de glycémie. Néanmoins, ils peuvent causer une hypoglycémie, surtout chez les seniors. L’autre effet indésirable (plus ou moins grave) apparaît également en cas d’interaction médicamenteuse ou de polymédication.

Les inhibiteurs de l’alpha-glucosidase

Les inhibiteurs des alpha-glucosidases (Diastabol et  Glucor) retardent l’assimilation des sucres dans les aliments, notamment après les repas. Ils servent avant tout à compléter l’action des autres antidiabétiques en raison de leur efficacité modeste. Leurs effets indésirables sont aussi assez légers par rapport aux autres médicaments.

Les glinides

Ces antidiabétiques (Novonorm) possèdent la même action que les sulfamides hypoglycémiants. Ils stimulent dans ce cas la sécrétion de l’insuline, afin de réduire le taux de glycémie dans le sang.

Les médicaments antidépresseurs

Actuellement, il existe environ 20 substances disponibles pour traiter la dépression. Mais, les antidépresseurs sont catégorisés en 3 grandes familles :

Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS)

Ces médicaments sont des psychotropes principalement indiqués en cas de dépression, de troubles d’anxiété (phobie sociale, crise de panique) et du syndrome de stress post-traumatique chez les personnes âgées. Ils rassemblent plusieurs médicaments dont les plus utilisés sont :

• Paroxétine (Deroxat)
• Fluoxétine (Prozac)
• Sertraline (Zoloft)
• Citalopram (Seropram, Celexa)
• Oxalate d’escitalopram (Seroplex, Cipralex)
• Indalpine (en)
• Zimelidine
• Dapoxétine (Priligy)

Les antidépresseurs doivent être administrés avec précaution. En effet, ils peuvent causer de l’accoutumance. Chez les femmes enceintes, ils sont même à l’origine de la malformation.

Les imipraminiques et les IMAO

Ces antidépresseurs se taillent une place de choix dans le milieu pharmaceutique depuis leur découverte dans les années 60. Ils permettent effectivement de soulager les douleurs rebelles, les crises de panique, l’énurésie, et les troubles obsessionnels.

Malheureusement, ils doivent être utilisés avec précaution surtout si vous souffrez de :

• Trouble de la prostate
• Infarctus du myocarde (récemment)
• Troubles cardio-vasculaires
• Épilepsie

Ce n’est pas tout, les IMAO peuvent interagir avec d’autres médicaments. Évitez dans ce cas de les associer avec des antalgiques. L’interaction peut effectivement entraîner des troubles potentiellement graves.

Les autres antidépresseurs

La tianeptine est l’antidépresseur le plus prescrit chez les personnes âgées, surtout si ces dernières souffrent de dépression. Malheureusement, elle n’est pas sans risque sur leur santé. Des effets indésirables plus ou moins inquiétants ont été recensés, comme :

• Troubles du rythme cardiaque
• Hallucinations
• Mouvement involontaire
• Confusion…

Alors, pour éviter les effets indésirables, sollicitez l’avis d’un médecin avant de prendre ce médicament, surtout si vous souffrez de maladies chroniques.

Les autres médicaments les plus consommés par les seniors

À part les antihypertenseurs, les antidiabétiques et les antidépresseurs, il existe d’autres médicaments prescrits aux seniors, tels que :

• Lévothyroxine sodique (Levothyrox, Euthyral, Thyrofix, Euthyrox) est une hormone thyroïdienne. Ce médicament est prescrit en cas d’hypothyroïdie.
• Vitamine D (Uvedose) qui sert à protéger la minéralisation osseuse. Ce supplément est notamment nécessaire en cas d’ostéoporose en complément avec du calcium.
• Ésoméprazole (Inexium) et Oméprazole (Mopral, Zoltum) qui apaisent les troubles gastriques et l’ulcère. Ces médicaments diminuent effectivement la sécrétion gastrique
• Macrogol (Forlax) qui facilite le transit en cas de constipation. Ce laxatif doit néanmoins être utilisé en complément d’une bonne hygiène de vie.
• Chlorure de potassium qui complète l’apport en potassium, surtout en cas de carence (dû aux diurétiques et à certains médicaments)
• Allopurinol (Zyloric) qui constitue un traitement de la goutte. Ce médicament doit être utilisé avec précaution.

Les précautions d’utilisation des médicaments

En raison des pathologies dont souffrent les personnes âgées, elles sont obligées de consommer 5 à 10 médicaments par jour. Cette surconsommation présente néanmoins des risques pour leur santé. Effectivement, elle est responsable de nombreux troubles, connus sous le nom d’« iatrogène médicamenteuse ».

Alors, pour éviter ce phénomène, adoptez les gestes suivants :

• Consulter un médecin avant de prendre des médicaments. L’automédication est déconseillée, car elle peut être à l’origine de la surmédication chez les personnes âgées.
• Prendre uniquement les traitements essentiels, en, évitant de consommer les traitements de confort
• Solliciter rapidement l’avis d’un médecin, en cas d’effet indésirable
• Informer les professionnels de santé de votre passé médical

Remboursement des médicaments

La sécurité sociale rembourse partiellement ou intégralement les médicaments que vous achetez en pharmacie. Cependant, son taux de remboursement dépend du SMR (Service médical rendu) de votre traitement. Effectivement, si le SMR est :

• Important ou majeur, alors le taux est de 65 %
• Modéré, dans ce cas l’assurance maladie rembourse à hauteur de 35 %
• Faible, la sécurité propose un taux de 15 %

Cependant, si vous souffrez d’une affection de longue durée (ALD), l’assurance maladie rembourse la totalité de vos frais de santé.

Conclusion

Les médicaments sont efficaces en raison de leur composition. Leurs principes actifs agissent directement sur les causes de la maladie. Le plus souvent, ils participent d’ailleurs à leur élimination. Malheureusement, leur puissance est généralement responsable d’une intolérance, d’où l’apparition des effets secondaires. Dans tous les cas, sachez que les médicaments sont partiellement remboursés par la sécurité sociale. Le remboursement total n’est possible qu’en cas d’ALD. Alors, pour bénéficier d’une prise en charge adéquate, misez sur les mutuelles. Santors vous aide à trouver la meilleure.