Des médicaments à éviter pour mieux soigner
Depuis 2010, le magazine Prescrire effectue un bilan sur l’ensemble des médicaments munis d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France ou dans l’Union Européenne. Suite à cette analyse, certains médicaments sont censés être dangereux et à écarter des soins dans toutes les situations cliniques !
Au total cette année plus d’une centaine de médicaments ont été jugés comme plus dangereux qu’utiles et certains sont encore présents sur le marché Français.
Voici les critères de sélection, selon la revue il peut s’agir :
- De médicaments actifs, exposant les patients à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent ;
- De médicaments anciens, dont la balance bénéfice-risque n’est plus favorable. Ils peuvent être remplacés par d’autres médicaments plus récents ;
- De médicaments récents, dont la balance bénéfice-risque est défavorable par rapport à ceux qui sont plus anciens ;
- Des médicaments, dont leur efficacité n’est pas prouvée et qui peuvent exposer à des effets indésirables graves, voire mortels.
Les substances qui ont perdu le statut de « médicament »
Trois substances sont retirées des médicaments :
- L’Ulipristal dosé à 5 mg (Esmya ®), un agoniste et antagoniste partiel des récepteurs de la progestérone utilisé dans les fibromyomes utérins. L’autorisation de mise sur le marché a été retirée. Il expose les patients à des atteintes hépatiques graves justifiant parfois une transplantation hépatique.
- Le nifuroxazide (Panfurex® ou autre), un anti-infectieux intestinal sans efficacité clinique (démontrée dans les diarrhées). Il expose à des effets immuno allergiques et hématologiques rares, mais graves. Le médicament ne peut plus être commercialisé en France.
- Le nintédanib (Ofex ® en pneumologie, Vargatef ® en cancérologie), un inhibiteur de tyrosine kinases avec effet anti-angiogenèse. L’évaluation de sa balance bénéfices-risques par Prescrire est en cours.
Les nouveaux médicaments dont la prescription est déconseillée
Cette année, de nouveaux médicaments sont ajoutés dans la liste noire.
Parmi ceux-ci figurent les gliflozines, utilisés pour traiter les diabètes :
- depuis 2010, les hypoglycémiants du groupe des gliflozines (diabète de type 2),
- la canagliflozine (Invokana® et associée avec la metformine dans Vokanamet®),
- la dapagliflozine (Forxiga® associée avec la metformine dans Xigduo® et associée avec la saxagliptine dans Qtern®),
- l’empagliflozine (Jardiance® associée avec la metformine dans Synjardy® et associée avec la linagliptine dans Glyxambi®)
- l’ertugliflozine (Steglatro® associée avec la metformine dans Segluromet® et associée avec la sitagliptine dans Steglujan®).
Les gliflozines ont été autorisées dans l’Union européenne, mais leur balance bénéfice-risques défavorable s’est confirmée, au fil du temps.
D’autres médicaments sont également à écarter suite aux effets indésirables disproportionnés auxquels ils exposent et leurs faibles efficacités. Il s’agit de :
- La finastéride 1 mg (Propecia® ou autre, utilisé dans l’alopécie androgénique chez l’homme)
- Le piracétam (Nootropyl® ou autre, un “vasodilatateur” utilisé dans diverses situations cliniques comme les vertiges et les déficits cognitifs).
En raison de leurs effets indésirables disproportionnés, sont à éviter, même s’ils ont montré une certaine efficacité :
- L’eskétamine en solution pour pulvérisation nasale (Spravato®) dans les dépressions dites résistantes,
- Le pimécrolimus (Elidel®) dans l’eczéma atopique
- Le romosozumab (Evenity®) dans l’ostéoporose postménopausique sévère.
Enfin, l’anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) du groupe des oxicams comme le piroxicam (Feldène®) et le tenoxicam (Tilcotil®) ainsi que le méloxicam, fait partie des médicaments à écarter.
Les dangers de la surmédication
Avec l’âge, les seniors sont confrontés à de nombreuses pathologies et de maladies chroniques comme l’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les problèmes respiratoires, l’hypertension, le diabète ou les troubles de santé mentale. Ils sont ainsi exposés à la polymédication, voire à la surmédication !
L’excès de consommation de médicaments peut entraîner des dangers pour la santé : perte d’autonomie, chute, handicap, accidents médicaux sévères, apparition d’autres maladies, etc... Le risque d’effets indésirables augmente également. Une mauvaise posologie peut causer une hospitalisation ou un décès prématuré !
Avant toute prise, il est important de bien lire la notice en cas de doute vous pouvez vous rapprocher d’un pharmacien ou de votre médecin traitant.
Voici quelques conseils pour ralentir votre consommation de médicaments
Un suivi médical régulier est indispensable pour rester en bonne santé ! Révisez périodiquement l’utilité de chaque médicament que vous prenez. Assurez-vous que votre traitement agit et est approprié à votre état. Vous remarquez d'éventuels effets secondaires ? N’hésitez pas à informer votre médecin traitant ou votre pharmacien.
Il est également possible de se soigner avec la médecine douce ou la médecine alternative. Ses bienfaits sont nombreux ! De plus en plus de seniors y ont recours afin de soulager les douleurs liées à l’âge et pour éviter la polymédication ou la surmédication.
Pour bien vieillir et limiter la consommation de médicaments, il est important d’adopter un mode de vie sain :
- Pratiquez régulièrement une activité physique adaptée à votre état. Veillez à ce qu’elle soit pratiquée dans de meilleures conditions. Au moins 2h20 ou 150 minutes d’exercices peu intenses par semaine est recommandé ;
- Gardez une alimentation saine et équilibrée ;
- Assurez-vous d’avoir une bonne qualité de sommeil ;
- Pensez à faire des activités ludiques ou des exercices intellectuels (jeux de société, lecture, peinture, écriture, couture, etc...) ;
- Évitez l’isolement
Selon le magazine Prescrire, 112 médicaments, dont 93 commercialisés en France, sont à écarter pour mieux soigner ! Tout médicament peut présenter des risques potentiels, mais certains s’avèrent être plus dangereux que d’autres. Les aînés sont, malheureusement, souvent exposés à la surmédication. Pour limiter cette consommation excessive de médicament, un suivi médical régulier et l’adoption d’un mode de vie sain sont indispensables. Le recours aux médecines douces permet également de réduire la médication. Diminuez votre consommation de médicaments, vous ne le regretterez pas !