Qu’est ce qu’un médicament 3D ?
Le premier médicament 3D a été synthétisé en 2015. Depuis, cette date, les techniques d’impression n’ont cessé d’évoluer.
Un aperçu de l’impression 3D
Le médicament 3D possède les mêmes principes actifs que votre ancien traitement. La seule différence se situe au niveau de sa personnalisation. Effectivement, il est spécialement conçu pour répondre à vos besoins. Comment ? Eh bien ! le principe est simple : vous allez vous rendre à la pharmacie, sans oublier de vous munir de votre ordonnance. Ensuite, votre pharmacien vous imprime votre médicament 3D sur un patch, en prenant en compte des prescriptions dans votre ordonnance (dosage, interaction …).
La synthèse des médicaments 3D reprend les techniques employées dans la fabrication de l’électronique. La méthode consiste à chauffer les substances actives du traitement afin qu’elles puissent produire des vapeurs. Ces dernières seront ensuite associées à un gaz inerte (diazote) qui se seront déposées sur une surface froide. C’est à ce moment que là que l’on obtient le médicament. Ici, les fabricants n’utilisent aucune substance chimique, ni solvant.
Les technologies d’impression disponible
Depuis la synthèse du premier médicament 3D en 2015, les chercheurs n’ont cessé de développer de nouvelles techniques de fabrication. Actuellement, ils font appel à 5 méthodes :
- Le dépôt de matières fondues qui est le plus fréquent. Il permet d’imprimer plusieurs médicaments en un seul comprimé.
- L’extrusion directe de poudre qui est employée pour synthétiser des médicaments à forte charge médicamenteuse.
- La stéréolithographie fait appel à la chaleur pour solidifier les photopolymères. Elle est principalement utilisée pour l’association de plusieurs médicaments dans une seule capsule 3D.
- La technologie de frittage sélectif grâce au laser qui synthétise une pilule 3D en faisant appelle à la technologie SLS
- L’impression à jet d’encre qui se rapproche de la méthode 2D
Les médicaments 3D sont-ils déjà commercialisés ?
Le médicament 3D a fait ses débuts aux États-Unis. Depuis, il suscite l’intérêt des industries pharmaceutiques du monde entier.
Le premier médicament 3D
En 2015, Aprecia Pharmaceuticals avait reçu le feu vert de l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) pour la synthèse d’un médicament 3D. La première pilule synthétisée était un traitement contre l’épilepsie, Spritam.
Depuis, Aprecia Pharmaceuticals continuait d’imprimer d’autres médicaments 3D tout en prenant compte des besoins de chaque patient.
Actuellement, le marché des médicaments 3D connait un franc succès aux Etats-Unis, car il représente :
- 39.75% du revenu total dans le pays
- taux de croissance de 7% en valeur depuis 2018
- 437.04 millions de dollars, d’ici 2025
L’évolution du médicament 3D dans le monde
En 2016, l’Université National de Singapour avait effectué une découverte. L’étude consistait à imprimer plusieurs médicaments dans une seule pilule. La synthèse de ce nouveau traitement est ensuite confiée à une jeune entreprise. Cette startup est effectivement chargée de fabriquer une gélule à l’intérieur de laquelle se trouvent plusieurs compartiments.
Le médicament 3D en France
La France n’est pas à la traine. Depuis 3 ans, Sanofi teste l’impression 3 D de médicaments au sein de son site à Montpellier.
Cette étude consiste à comparer les différentes techniques d’impression 3D, afin de trouver au final la méthode la plus efficace. Par exemple, la méthode du dépôt du fil fondu (qui recours à la chaleur) est inadéquate pour la synthèse d’un médicament dont la substance active est thermosensible.
Sanofi n’agit pas seul. Cette grande firme pharmaceutique travaille en étroite collaboration avec le centre hospitalier universitaire de Nîmes. L’objectif est d’implanter les technologies 3D dans les hôpitaux, afin de répondre directement aux demandes des patients.
Malgré ses avancées, l’impression 3D reste encore en phase de test. Elle n’est pas encore commercialisée dans le pays. Il y a plusieurs raisons à cela :
- La recherche d’une réglementation afin d’encadrer le marché, notamment au niveau de la circulation, et du contrôle
- L’attente d’une imprimante 3D agrée et homologuée (respectant les normes en vigueur) pour les industries pharmaceutiques
Quels sont les avantages d’un médicament 3D ?
Certes, le médicament n’en est qu’à ses débuts, mais il a déjà fait ses preuves, du moins dans les pays où il est commercialisé. Cependant, il pourrait répondre aux exigences actuelles, comme :
La polymédication
Grâce à la technologie 3D, votre pharmacien pourrait associer plusieurs médicaments en un seul comprimé ou gélule. Grâce à cette nouvelle approche, vous pouvez éviter :
- La polymédication qui consiste à prendre plus de 5 comprimés par jour. Elle touche principalement les personnes âgées qui souffrent de plusieurs pathologies à la fois.
- Certains effets indésirables des médicaments dus à l’interaction médicamenteuse, surtout si vous consommez plusieurs par jour.
Dans tous les cas, l’impression 3D de nombreux médicaments a déjà été réalisée. C’est le cas des polypills.
Le premier médicament 3DUn traitement personnalisé
L’impression 3D est beaucoup plus flexible que la méthode classique. Et pour cause, elle imprime votre traitement à la demande, en tenant en compte du dosage indiqué dans votre ordonnance. Cette nouvelle approche est surtout avantageuse pour deux catégories de personnes :
- Enfant dont le dosage des médicaments doit toujours être ajusté en fonction de son poids, ou de son âge
- Senior dont la posologie et le dosage doivent être adaptés à son âge et à sa maladie
Dans les deux cas, sachez que l’impression 3D propose des médicaments plus faciles à avaler. Une aubaine pour les personnes souffrant de dysphagie (gène à la déglutition). C’est le cas du Spritam dont la surface poreuse facilite la prise.
Un dispositif à la disposition des pharmaciens
Au-delà de ses bienfaits pour les patients, l’impression 3D présente des avantages pour le corps médical. D’après les responsables, elle constitue un moyen précieux au moment des essais cliniques.
Tout simplement parce que les chercheurs peuvent varier le dosage pendant les phases 1 et 2 des études. Au final, ils peuvent évaluer l’innocuité des molécules et connaître le dosage parfait.
Conclusion
L’impression 3D nous propose un meilleur avenir pour la prise des médicaments. D’ici quelques années, vous pouvez dire à Dieu à la polymédication. Votre traitement sera adapté à vos besoins médicaux. Malheureusement, cette technologie n’est pas adaptée à tous les médicaments.
Récemment, des chercheurs ont prouvé que certaines molécules sont incompatibles. Dans tous les cas, l’impression 3D reste encore en phase de test. Espérons que les fabricants trouveront les meilleures techniques. Quant au remboursement, l’assurance santé peut vous proposer un meilleur remboursement. En attendant, souscrivez à une bonne mutuelle. Santors vous aide à en trouver.